Isis, féminin sacré

2300 av. J.-C Naissance du culte d’Isis

535 Fermeture du temple d’Isis à Philae.

Mère, épouse, magicienne, cheffe de guerre, Isis est l’incarnation du féminin sacré et profane. Elle n’est pas soumise à l’homme comme dans les grandes religions du livre.

A côté d’Eve, cette déesse Isis fait figure de féministe avant l’heure. A la mort d’Osiris, au lieu de se lamenter, la gracieuse divinité prend son destin en main. Elle récupère les restes de son époux, s’occupe de sa résurrection, organise son installation dans l’aude-là en s’assurant de sa protection par le dieu à tête de chien, Anubis. 

Elle en profite pour enfanter Horus, l’élève seule et part en guerre contre le dieu maléfique Seth pour venger son mari qui, lui, coule des jours heureux dans son paradis.

Magicienne à ses heures perdues, elle maîtrise à la perfection l’art des enchantements et, figure intellectuelle, elle invente l’écriture et le droit. Signe qui ne trompe pas, elle porte au-dessus de sa tête le symbole de l’Aset, qui signifie le ‘trône’. Sur un plant esotérique, elle a été instruite par le dieu Hermès. 

En langage initiatique, soulever le voile d’Isis, c’est accéder à un univers se connaissances occultes interdit au plus grand nombre. Ce que ne manqueront pas d’enseigner les multiples sociétés secrètes dédiées à Isis qui pulluleront en Grèce et à Rome.

Le simple fait qu’une femme, même d’origine divine, soit la gardienne de secrets initiatiques, était déjà en soi une incroyable avancée pour l’époque. 

Le christianisme triomphant de la fin de l’Empire romain abolira son culte,  mais, selon certaines traditions initiatiques, les Pères de l’Église réutiliseront la déesse sous la figure de la Vierge.

Le parallèle est d’ailleurs troublant entre les statues égyptiennes représentant Isis en train d’allaiter son fils Horus et celles de la Vierge à l’enfant.

Le culte d’isis va connaître un succès prodigieux dans le dernier millénaire de l’ère préchrétienne, en Egypte et dans le Bassin méditerranéen. Son culte va fusionner avec celui d’autres divinités telles que Démester, Cérès ou Ishtar. 

De nos jours, les sœurs franc-maçonnes du rituel égyptien de Memphis-Misraïm continuent de perpétuer la dimension initiatique d’Isis dans leurs rituels et, au Royaume-Uni, les sorcières new age de la Wicca célèbrent son culte en tant qu’incarnation de la déesse mère immémoriale.

Extrait de l’Arétalogie d’Isis :
« Je suis Isis, la souveraine de toute contrée. J’ai inventé l’écriture avec hermès. J’ai rendu le droit plus puissant que l’or ou l’argent. J’ai ordonné que la vérité fût reconnue pour belle. A moi le destin obéit. Salut, Egypte qui m’a élevée. »

L'empereur Trajan représenté en Pharaon, offrant un bateau votif à la déesse Hathor qui allaite le jeune Ihi