26 Mars 2024
Le gnosticisme, s’il trouve une cohérence théologique avec des penseurs systématiques comme :
- Basilide
- Valentin (théologien milieu du 2e siècle),
- Saint Epiphane (théologien chrétien 315-403) Futur saint de l’Eglise, assista à Alexandrie à une étrange cérémonie gnostique. Pour récupérer symboliquement la puissance divine éparse dans les hiérarchies célestes, les adeptes, après une orgie, recueillaient leur propre semence et la consommaient ensemble en proclamant : « Voici le corps du Christ... » -
Le gnosticisme, au début de l’ère chrétienne, a progressivement éclaté en une multitude de petits groupes indépendants – plus proches d’ailleurs d’une secte que d’une société initiatique -, chacun développant, parfois jusqu’au paradoxe, un point précis de la doctrine gnostique.
Ainsi, certains groupes comme les ophites ou les séthiens ont-ils frappé les esprits par l’originalité, pour ne pas dire plus, de leurs spéculations ésotériques. Par exemple :
Les ophites, qui avaient pour symbole l’ouroboros – le serpent qui se mord la queue -, étaient convaincus que le serpent de la Genèse, n’avait cherché à séduire Eve que pour lui apporter la véritable connaissance et la délivrer ainsi du mauvais démiurge.
Les séthiens, eux, vont jusqu’au bout de cette interprétation en expliquant comment le serpent a apporté la connaissance à Adam et Eve : en passant par les voies naturelles !
On imagine la stupéfaction des chrétiens face à cette exégèse, pour le moins surprenante, de la tentation dans le jardin d’Eden ! Toutefois, à la différence du christianisme originel, les gnostiques ont toujours refusé une condamnation morale de la sexualité. Tout au contraire, ils ont considéré qu’au même titre que la réflexion ou l’initiation, la sexualité pouvait être un des chemins permettant de remonter aux sources du divin. Le sexe comme libération du mal fut en tout cas une des pratiques ésotériques les plus étranges et les plus controversées des derniers gnostiques.
La croyance en un monde créé et dirigé par un mauvais démiurge a amené des courants gnostiques tardifs à expérimenter, au travers de spéculations ésotériques déviantes, des pratiques sexuelles pour vaincre ou dépasser le mal.
Certains mouvements gnostiques se sont interrogés sur la nature même du mal. Ainsi, selon eux, si Dieu est infini, le mal ne peut qu’être fini. Or, si le mal a une fin, pourquoi ne pas l’aider à l’atteindre ? Et si le meilleur moyen d’en finir avec le mal était de l’achever en l’épuisant ? Une théorie vite devenue pratique chez certains groupes gnostiques, qui, d’après leurs adversaires chrétiens, sombrèrent dans les pires excès.