Oscar Goldberg et la Kabbale
Université de Paris-Sorbonne
Le rapport d'Oscar Goldberg à la Kabbale
Roland Goetschel: "Oskar Goldberg et la kabbale", préface à la réédition de la
Wirklichkeit der Hebraër, édité par le Dr. Manfred Voigts, Berlin (sous presses).
Goldberg déclare concernant la kabbale (écrit de 1908): "Die fûnf Bûcher Mosis ein Zalhengebäude, die Feststellung einer einheitlich durchgefüfhten Zahlenschrift".
Il s'efforce contre la thèse documentaire avancée par la critique biblique de démontrer l'origine mosaïque où et l'unité du Pentateuque en se fondant sur la structure numérique des lettres, mots et versets du Pentateuque dont l'ensemble n'est rien d'autre que le déploiement du tétragramme, YHWH.
Sa référence : Nahmanide dans sa préface à son commentaire sur le Pentateuque :“Nous possédons encore une tradition véridique qabbalah shel émet que toute la Torah est composée de noms divins”
Goldberg désire démarquer la kabbale par rapport au Pentateuque. Il s'exprime ainsi : « Die Metaphysik des hebräischen Volkes enthält der Pentateuch die der Hebraër als Rasse ist die Kabbalah ».
Goldberg distingue la race des Hébreux en tant qu'elle est un rameau de la race sémitique, l'une des trois grandes races humaines issues de Noé, du peuple hébreu tel qu'il se constitue à partir d'Abraham.
Chaque peuple qui forme une communauté humaine authentique possède un ou plusieurs centres biologiques d'où il provient. Ces centres biologiques sont les dieux des différents peuples.
Le Pentateuque entend par Shem rendu à l'ordinaire par "nom" l'ensemble du système des relations du peuple à Dieu. L'Elohim ne connaît l'individu qu'à travers le Shem. Ce dernier signifie la relation dynamique entre le centre - le dieu - et sa périphérie - le peuple - qui se présente comme le champ des forces du divin.
Pour Goldberg, la réalité est lié non à l'individu ni à l'humanité mais au peuple. La relation dynamique entre dieu et peuple est une puissance constitutive de réalité. Chaque peuple possédant un ou plusieurs dieux différents il en résulte que chaque peuple "métaphysique" particulier a sa réalité particulière. Il existe donc toute une série de systèmes du monde métaphysiques qui se distinguent des systèmes du monde naturel par le fait qu'ils sont opposés à ces derniers. Le système du monde, peuple-dieu commence là où cesse la loi de la nature qui vaut pour tous les hommes. Autrement dit les peuples sont des institutions en vue du dépassement des lois de la nature.
Malgré ce qu'il y a d'aberrant dans la pensée d' O. Goldberg et dans les projets fantasmatiques de son cercle l'oeuvre témoigne d'une tentative non dénué de signification d'un groupe d'intellectuels juifs du premier quart du XX° siècle à vouloir se constituer une nouvelle identité juive en se référant à un sens plus originel des Ecritures.
Le Rapport D'oscar Goldberg à La Kabbale