23 Avril 2024
C’est à travers cette structure, appelée aussi arbre de vie, que la création s’est ordonnée et diversifiée, en combinant les 22 lettres sacrées de l’alphabet hébraïque qui correspondent, chacune, à un souffle divin. L’univers apparaît alors comme un texte que l’on peut tenter de décrypter afin de percer les mystère de Dieu. Pour autant, cette image de la création, conçue comme quasi mathématique, ne parvient pas à expliquer la présence du mal dans le monde… à moins d’imaginer que Dieu, pour laisser la place à sa création, ait dû s’écarter, se rétracter et donc se séparer d’une part de sa toute-puissance ? Une théorie audacieuse qui va amener les cabalistes à se penser en thérapeutes. Si Dieu s’est amoindri, il faut le restaurer ; s’il s’est blessé, il faut le soigner. Une idée souvent considéré comme scandaleuse et hérétique, mais qui donne à l’homme une dignité nouvelle : celle d’achever la création de Dieu.
Dans la tradition religieuse juive, la cabale est un courant ésotérique et mystique d’origine médiévale qui cherche à percer les secrets de la création et à rapprocher l’homme de Dieu
Pour beaucoup de cabalistes, la distance entre l’homme et Dieu est si importante qu’on peut finir par douter de son existence. Pour remédier à ce risque d’absence – cette déperdition divine dans le monde – certains cabalistes ont une solution étonnamment moderne : il faut combattre l’injustice sociale par la protection et la rédemption des humbles. Un plus grand nombre de gens croiront alors en un Dieu juste et bon et son existence en sera ainsi justifiée !
1240-1305 : Moïse de Léon Rabbin espagnol, rédacteur principal du Zohar.
1463-1494 : Jean Pic de la Mirandole Philosophe et théologien italien, à l’origine de la cabale chrétienne.
On trouve dans le Zohar, livre-clé de la cabale, la technique de la gematria :
méthode cabalistique où l’on substitue un mot à un autre de même valeur numérique