La foi contre une armée

Publié le par Marie-Anne Keppers

En Orient, c’est moins simple. Ce sont là pays de vieille civilisation, influençables. Déjà, on a eu du fil à retordre en Egypte.
En Palestine, c’est pire. La Palestine, ce sont des Juifs,  fiers de savoir qu’il y a deux mille ans, Dieu en personne a dit à Abram :
“Marche vers une terre que je te montrerai ! Je ferai de toi une grande nation !
Je te bénirai ! Et je rendrai illustre ton nom !
Abram écoutant Dieu s’est mis en marche avec son cortège de charriots, vers la ville de Canaan
“terre promise”.
Il a été nommé Abraham “Père des multitudes”.

Les Romains invincibles ont devant eux cette foi comme arme des Juifs, une religion absolue ancestrale. Pas une administration civile, mais une religion. Et celle-ci est absolue.
On y croit de père en fils.
C’est contre ce formidable principe d’unité morale, irréductible, que le profane pouvoir romain butera.
Mais on n’en n’est pas encore là lorsque Immanouël se présente aux portes de Jérusalem.
Pour le moment, les Romains règnent sur la Palestine comme ils règnent sur l’essentiel du monde connu d’alors et les Juifs en sont encore à se chercher un chef.

Puisque la place de roi des Juifs est à prendre, Immanouël va-t-il saisir l’occasion et se mettre à la tête de cette immense armée populaire qui marque le pas en rongeant son frein ?

Les Romains occupent le pays mais c’est en grec que sera écrit l’Evangile, de même que les oeuvres de deux grands auteurs juifs contemporains d’Immanouël : le philosophe Philon d’Alexandrie et l’historien Flavius Josèphe.
Pour les Juifs cultivés, le grec demeure la langue préférée. Ils donnent à leurs enfants des noms grecs : André, Paul, Pierre, Etienne et transforment Josué en Jason.
Il  est  probable  qu’ Immanouël  (Jésus)  a  parfois  été  amené  à  s’exprimer  dans  cette  langue, notamment lors de son procès.
Comment se fait-il que le grec reste d’usage aussi répandu dans un pays pourtant soumis depuis plusieurs  décennies  au  pouvoir  d’occupants  de  langue  latine  ? Tout  simplement  parce  que  le Romains préfèrent souvent parler grec et parce que les traces laissées en Palestine par l’occupation grecque sont profondes.
Ils sont arrivés dans les fourgons des armées d’Alexandre (au IVe siècle) et beaucoup sont restés. Ce qui les intéresse surtout, c’est le commerce et on les trouve partout où s’effectuent d’importantes transactions commerciales. Dans les ports d’abord : à Césarée, à Ptolémaïs et plus généralement dans toutes les villes-étapes : Scythopolis, Philoteria, Pella, Gadara, Marisa, Jamnia, Gaza, etc. Ajoutons aussi, les villes de la Décapole (Damas, Philadelphie) qui, bien qu’étant situées en dehors de la Palestine, y exercent cependant une puissance d’attraction considérable.
Là,  les  Grecs  sont  chez  eux  :  ils  y  ont  édifié  leurs  temples,  leurs  gymnases,  leurs  statues… D’ailleurs, l’élément grec était souvent favorisé par les rois, entichés d’hellénisme.
Ainsi, Hérode le grand dota la ville de Jérusalem d’un théâtre, d’un amphithéâtres et d’un hippodrome construits conformément aux canons de l’architecture hellénistique traditionnelle.

 

Publié dans Immanouël

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