8 LIVRE DE NÉPHI

Publié le par Marie-Anne Keppers

Et nous avions rassemblé toutes sortes de semences, de toute espèce, tant de graines de toute espèce que de semences de fruits de toute espèce.
Et tandis que mon père séjournait dans le désert, il nous parla, disant : Voici, j’ai eu un songe ; ou, en d’autres termes, j’ai eu une vision.
Et voici, à cause de ce que j’ai vu, j’ai des raisons de me réjouir dans le Seigneur à cause de Néphi, et aussi à cause de Sam ; car j’ai lieu de croire qu’eux et beaucoup de leurs descendants seront sauvés.
Mais voici, Laman et Lémuel, j’ai de grandes craintes à cause de vous, car voici, il me sembla voir, en songe, un désert sombre et triste.
Et je vis un homme, vêtu d’une robe blanche ; et il vint se tenir devant moi.
Il me parla et m’ordonna de la suivre.
Et comme je le suivais, je me vis dans un désert ténébreux et désolé.
Et lorsque j’eus marché dans les ténèbres pendant de nombreuses heures, je me mis à prier le Seigneur d’être miséricordieux envers moi, selon la multitude de ses tendres miséricordes.
Et après avoir prié le Seigneur, je découvris un champ vaste et spacieux.
Et je vis un arbre dont le fruit était désirable pour rendre heureux.
Et m’étant avancé, je pris de son fruit ; et je vis qu’il était très doux, meilleur que tout ce que j’avais jamais goûté auparavant. Oui, et je vis que le fruit en était blanc, au point que sa blancheur dépassait tout ce que j’eusse jamais vu.
Et comme j’en mangeais le fruit, il me remplit l’âme d’une joie extrême ; c’est pourquoi je commençai à éprouver le désir que ma famille en prît aussi, car je savais que c’était un fruit préférable à tout autre.
Et comme je jetais les regards autour de moi, espérant découvrir peut-être ma famille aussi, je vis une rivière d’eau ; elle coulait, et elle était près de l’arbre dont je prenais le fruit.
Et je regardai pour voir d’où elle venait ; et j’en vis la source à une petite distance ; et à sa source je vis votre mère Sarah, Sam et Néphi ; et ils se tenaient là comme s’ils ne savaient pas où aller.
Et je leur fis signe ; et je leur criai aussi à haute voix de venir à moi et de prendre du fruit qui était préférable à tout autre fruit.
Et ils vinrent à moi et ils prirent aussi du fruit.
Et je désirai que Laman et Lémuel vinssent en prendre aussi. C’est pourquoi, je tournai mes regards vers la source de la rivière dans l’espoir de les apercevoir.
Et je les vis, mais ils ne voulurent pas venir vers moi et prendre du fruit.
Et je vis une barre de fer qui s’étendait le long du bord de la rivière et qui conduisait à l’arbre à côté duquel je me tenais.
Et je vis aussi un sentier droit et étroit qui longeait la barre de fer jusqu’à l’arbre à côté duquel je me tenais ; et il passait aussi par la source de la fontaine jusqu’à un champ vaste et spacieux comme un monde.
Et je vis des multitudes innombrables de gens dont un grand nombre se pressait en avant pour gagner le sentier conduisant à l’arbre à côté duquel je me tenais. Et ils commencèrent à s’avancer dans le sentier qui menait à l’arbre.
Et il s’éleva un brouillard de ténèbres ; oui, même un brouillard de ténèbres excessivement épais au point que ceux qui étaient entrés dans le sentier sortirent du chemin, s’égarèrent et se perdirent.
Et j’en vis d’autres qui se pressaient en avant ; ils vinrent et, s’étant saisis de l’extrémité de la barre en fer, ils se pressèrent en avant au travers du brouillard de ténèbres, s’accrochant à la barre de fer, jusqu’à ce qu’ils arrivassent et puissent prendre du fruit de l’arbre.
Et lorsqu’ils eurent pris du fruit de l’arbre, ils jetèrent les regards autour d’eux, comme s’ils avaient honte.
Et je jetai aussi les regards autour de moi, et je vis, de l’autre côté de la rivière d’eau, un édifice grand et spacieux ; et il semblait être au milieu de l’air, bien au-dessus de la terre.
Et il était rempli de monde, jeunes et vieux, hommes et femmes ; et ils avaient des vêtements très riches ; ils paraissaient se moquer et montrer du doigt ceux qui étaient venus prendre du fruit.
Et lorsqu’ils eurent goûté du fruit, ceux-ci furent saisis de honte à la vue de ceux qui se moquaient d’eux ; et ils tombèrent dans des sentiers défendus où ils se perdirent.
Et moi, Néphi, je ne rapporte pas toutes les paroles de mon père.
Mais afin d’être bref dans mon récit, voici, il vit d’autres multitudes qui se pressaient, s’avançaient, et se saisissaient de l’extrémité de la barre de fer ; et elles s’avançaient, se tenant toujours fermement à la barre de fer jusqu’au moment où elles arrivaient, se laissaient tomber et prenaient du fruit de l’arbre.
Et il vit aussi d’autres multitudes qui marchaient en tâtonnant, vers le grand et spacieux édifice.
Et beaucoup furent noyés dans les profondeurs de la source ; et beaucoup disparurent à ses regards, tandis qu’ils erraient sur des routes étranges.
Et grande fut la multitude de ceux qui entrèrent dans ce singulier édifice. Et après qu’ils furent entrés dans cet édifices, ils nous montrèrent du doigt avec mépris, moi et ceux qui prenaient du fruit avec moi ;  mais nous ne fîmes pas attention à eux.
Voici les paroles de mon père : Tous ceux qui firent attention à eux s’éloignèrent et se perdirent.
Laman et Lémuel ne prirent point du fruit, dit mon père.
Et lorsque mon père eut entièrement rapporté son songe ou sa vision, qui était fort étendu, il nous dit qu’il craignait extrêmement pour Laman et Lémuel à cause de ce qu’il avait vu en songe ; oui, il redoutait qu’ils ne fussent chassés de la présence du Seigneur.
Il les exhorta alors, avec tous les sentiments d’un père tendre, à écouter ses paroles, espérant que le Seigneur leur ferait peut-être miséricorde, et ne les rejetterait point. Oui, mon père leur prêcha.
Et lorsqu’il leur eut prêché et leur eut prophétisé beaucoup de choses, il les engagea à garder les commandements du Seigneur et il cessa de leur parler.

Publié dans Livre de Néphi

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