13 Mai 2024
Qu’ils vivent où ils veulent, les gens du peuple juif ne sont jamais seuls car leur religion fait d’eux des êtres à part… Ils se regroupent spontanément.
Jésus arrive à Jérusalem et le peuple est en ébullition, il en a marre des occupants romains et il cherche un libérateur…
Le peuple juif se dit : Et pourquoi pas ce Galiléen, homme du petit peuple car il a déjà une très grande renommée.
Le peuple croit toujours que leur défaite du moment n’est pas définitive. Et en effet, les faits lui donne raison car aucun autre peuple n’a réussi à l’absorber malgré toutes les persécutions subies par ceux-ci.
Après la halte du mont des Oliviers, Jésus et les Apôtres se remettent en marche vers Jérusalem. Chemin faisant, ils retrouvent la foule des pèlerins qui descendent en chantant les pentes de la vallée du Cédron.
Et de nouveau, ce sont des acclamations et des Hosannas, mille bouches clamant le verset "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur."
Déconcertés, les apôtres se demandent comment répondre à cette manifestation populaire spontanée. Il faut trouver quelque chose, mais quoi ?
Jésus, lui, sait ce qu'il a à faire. Il appelle deux de ses disciples et leur dit : "Allez au village qui est en face de vous. Vous verrez à l'attache une ânesse avec son ânon près d'elle. Détachez-la et amenez-les moi".
Quelques minutes plus tard, les deux hommes sont de retour avec une ânesse et un ânon qu'ils ont effectivement découverts sur la route de Bethphagé.
Dès qu'Immanouël enfourche sa monture pour faire son entrée à Jérusalem, c'est le déclic. Les vivats s'élèvent : "Gloire au roi des Juifs".
Une bousculade s'ensuit, chacun se précipitant pour jeter des palmes ou son manteau devant les pieds de l'ânon qui annonce la fin des humiliations du peuple juif.
Les uns crient à pleins poumons, les autres regardent Jésus avec une attention passionnée : tous attendent une déclaration annonçant qu'une page de l'histoire est tournée et qu'une nouvelle période glorieuse s'annonce.
Ils sont prêts à marcher sur la tour Antonia pour bouter définitivement les Romains hors de la Ville sainte, à dire leur fait aux autorités du Temple qui collaborent plus ou moins ouvertement avec l'ennemi, bref à faire un coup de force pour montrer que le peule juif est à nouveau debout et rassemblé derrière son roi.
Mais Jésus est sur son âne et se tait. Devant ce silence, l'enthousiasme peu à peu retombe. Ceux qui attendaient un appel aux armes, des consignes précises se détournent déjà du petit rassemblement. Les autres continuent à suit le Nazaréen mais en badauds; le coeur n'y est plus.
C'est bien plus tard que certains des proches d'Immanouël comprendront le sens d'une petite phrase qui leur était venue à l'esprit et ne cessait de les hanter, un verset de Zacharie : "Voici ton roi qui vient à toi, doux et monté sur un âne".
Sur le moment, tout le monde n'avait pensé qu'au roi. Personne ne s'était souvenu de la douceur. Marc XI. 2-10.
Les fêtes juives
Probablement que Jésus est arrivé à Jérusalem en octobre pour la fête des Tentes. Habitants et pèlerins campent sous des tentes dressées aux alentours de la ville durant sept jours. Ils redeviennent ce qu’ils avaient été sous la tente au désert du Sinaï, des errants. Tous les jours, le Grand Prêtre prend une cruche d’or et va chercher de l’eau à la fontaine de Siloé (seule source permanente de la ville) puis l’offre à Dieu sur l’autel du Temple et le soir, il allume les candélabres dans la cour des Femmes du Temple, et dès que les trompettes donnent le signal, commence une danse des torches, rythmée par des coups de cymbale.
La fête de Pâques est moins joyeuse et plus fervente, une fête où ils offraient à Dieu les premières branches des arbres, pains sans levain faits avec les premiers épis de la moisson. Elle rappelle la libération du peuple juif quittant l’Egypte.
La Pentecôte cinquante jours après Pâques, c’est la fête des semaines, elle commémore l’alliance entre Yahvé et Israël, scellée sur le mont Sinaï par la remise des Tables de la loi à Moïse. Fête de joie, elle est l’occasion d’innombrables sacrifices et offrandes à Dieu.
Pour ces fêtes, les Juifs montent à Jérusalem. Les habitants sont alors, au nombre du double, parfois il y a jusque 125.000 voyageurs. Aussi, comme ils doivent se trouver dans la ville à la Pâques, une loi a été créé pour élargir les limites de Jérusalem durant ces jours là.
Toutes les fêtes ne sont pas des regalim (fêtes de montée), toutes, n’impliquent pas un pèlerinage à Jérusalem. Le Yom Kippour (Grand Pardon), fête de l’expiation, est célébré partout, mais c’est à Jérusalem que le cérémonial est le plus impressionnant. Au coeur secret du Temple, pour l’unique fois de l’année, le Grand Prêtre pénètre dans le saint des saints, seul, et asperge le sol et les murs de sang d’agneau. Le Temple ainsi purifié, l’expiation collective a lieu. Un bouc choisi par tirage au sort est amené devant le Grand Prêtre qui le charge symboliquement de tous les péchés d’Israël. Puis le bouc, devenu émissaire, est chassé et va mourir dans un ravin du désert tout proche. Avec le malheureux animal, disparaissent les fautes commises par les Juifs tout au long de l’année.
Il y a d’autres fêtes avec moins de signification mystique et qui commémorent les grandes dates de l’histoire d’Israël. Ainsi, les Pourim rappellent le coup d’éclat d’Esther qui, en séduisant le roi Assuérus, avait réussi à le dissuader de détruire Israël. Elles sont surtout l’occasion de joyeuses cavalcades à travers la ville.
Les chants et les danses dans les rues rappelle la purification par Judas Maccabée, du Temple profané par Antiochos IV. Une autre fête commémorent une victoire du même Judas, évoque les rites olympiques Nicanor, on allume une grand feu dans la ville des Asmonéens, Modine, et des coureurs vont ensuite porter des torches dans les principales agglomérations de Palestine.
Et puis, d’autres fêtes qui viennent du fond de la nuit des temps, celles qui sont liées à la nature. La Genèse mentionne déjà celle de la tonte des moutons qui a toujours lieu au début de l’été. Une plus importante, la fête du Nouvel An, en Automne. Elle est prétexte à de plantureux repas où l’on échange des voeux et conjure le mauvais sort en trempant du pain dans le miel.