19 Juin 2024
Tout d’abord, je vous parlerais du contenu profond du Message retrouvé, ensuite de l’homme que j’ai connu pendant quatre ans.
Le Message Retrouvé se situe dans la filiation des maîtres de l’Hermétisme. Citons-en quelques uns : Homère, Virgile, Raimond Lulle, Arnaud de Villeneuve, Paracelse, H. Khunrath, Dante, Cervantès, N. Valois, Corneille Agrippa, Eugène Philalèthe (dont les œuvres complètes viennent d’être publiés en français) et bien d’autres encore dont leurs noms ne me viennent pas à l’esprit maintenant. Et nous n’avons pas cité ceux de la tradition musulmane et hébraïque.
Il semble que L. Cattiaux a renoué, a retrouvé cette filiation hermétique interrompue depuis la fin du XVII siècle.
Je voudrais profiter de l’occasion pour rappeler en quoi consiste l’hermétisme. La science hermétique est issue de l’Egypte par l’intermédiaire du dieu Thot, le dieu de la parole prophétique, ami et confident d’Osiris, qui correspond à l’Hermès grec et au Mercure latin ; pour les chrétiens ce dieu de la parole c’est Christ. C’est pour cela que les hermétistes chrétiens l’appellent Christ-Hermès.
Les mystères de la prophétie ne sont rien d’autre que les mystères de la
Parole, c’est-à-dire la pensée divine corporifiée.
Il est dit dans la Bible que Adam avant la chute ou avant le péché originel, nommait les êtres dans le paradis, c’est-à-dire qu’il les créait par la parole. Ensuite il perdit cette faculté créatrice. Ceci veut dire que l’homme exilé en ce bas monde a perdu la Parole adamique.
Il existe un rituel maçonnique très connu et un des plus beaux, celui du XVIII degré Rose+Croix, qui fait référence à cette Parole perdue qu’il faut retrouver.
1 Mais ce n’est qu’un rituel ou un simple enseignement qui n’a aucun effet sans un sage Connaisseur qui le vivifie. Hermès-Thot est a la fois l’Adepte possesseur de la Parole divine et cette même Parole. Les philosophes hermétiques ont donné le nom de Mercure a une certaine matière tangible, nécessaire à la confection du Grand Œuvre.
Ceci semble être le mystère de la science hermétique ou cabale chimique des alchimistes lorsqu’ils parlent de leur or vivant. Le mot Cabale en hébreu veut dire réception, c’est le don de Christ-Hermès, et chimie vient de fusion, comme si c’était à partir de ce don que se produit cette fusion de deux choses, c’est-à-dire l’union de ce qui est en haut avec ce qui est en bas.
Tout le sens du message hermétique n’est autre que celui de récupérer la Parole perdue par nos premier pères, ou la régénération de l’homme déchu.
C’est l’unique message, la transmission de ce don qui sauve de la mort, message toujours identique, répété par tous les sages de l’humanité dans leurs écrits, depuis l’origine, mais exprimé de manière différente par des images et des symboles variés selon les époques et les peuples.
Le Message Retrouvé met en évidence ce message identique en citant les Ecritures sacrées disposés en épigraphes au début et à la fin de chacun de ses chapitres ou livres.
Louis Cattiaux disait :
« L’hermétisme est le noyaux même de la tradition, c’est pour cela qu’il peut être incorporé dans toutes les facettes de la tradition représentés par les différentes religions. »
LOUIS CATTIAUX * L’HOMME
Nous l’avons connu entre les années 1949 et 1953, année de sa disparition. En 1949, dix ans s’étaient écoulés depuis le commencement de la rédaction du Message Retrouvé. C’est a peu près à cette époque qu’il écrivait le verset suivant du livre XVIII-45:
« Il a fallu dix ans pour écrire le Livre; qui donc refuserait de le lire pendant le même temps avant de poser des questions inutiles? »
«Plus nous agiterons la boue, plus elle se troublera et plus nous la laisserons reposer, plus elle se décantera naturellement.»
Il avait écrit 18 livres sur les 40 qui constituent l’œuvre complète.
2 Les douze premiers livres furent publiés à compte d’auteur en 1946, et c’est alors que mon frère et moi même avons connu, le Message et son auteur.
Je ne sais s’il est très utile de parler de l’auteur ; c’est un peu comme décrire l’âne et oublier le trésor qu’il porte, ou parler du piano sans considérer l’artiste qui joue de l’instrument.
C’est ainsi que peut naître l’idolâtrie de la personne et que s’engendre le fanatisme, au détriment du message que transmet l’homme, ou au détriment de son enseignement. Il n’empêche, que sans l’âne, le trésor de la divinité ne peut parvenir ni être accordé aux hommes de ce bas monde, et sans un piano la musique céleste ne peut être entendue par l’homme en exil. Mais il ne faut pas confondre une chose avec l’autre. De toute façon, Cattiaux faisait tout ce qu’il pouvait pour ne pas donner naissance à l’idolâtrie de la personne, car nous parlons d’un personnage hors du commun, au premier abord un homme déconcertant, mais joyeux, doué d’un grand sens de l’humour. Nous avons dit déconcertant, aux réactions imprévisibles, guidés par une logique particulière qui prenait le visiteur au dépourvu ; il aimait choquer les gens et même scandaliser, mais toujours avec humour. C’était un homme sans complexes, parfaitement libre dans le monde, qui vivait intensément le présent, comme un enfant joyeux et sans malice.
Fréquemment charlatan et pitre, il se refusait a prendre le monde au sérieux, pas plus que lui même ; jamais magistral, s’il enseignait c’était à la manière du bouffon, qui possède l’art de dire à ceux qui veulent entendre, tout en faisant rire les autres sans qu’ils puissent s’offenser.
« Nous avons pris l'habit de charlatan, car le mépris désintéressé du monde est moins dur à supporter que son admiration intéressée. Le Livre est comme l'arche qui porte et qui transmet le secret de l'Unique. Beaucoup le porteront, mais peu le pénétreront.» (XXIII, 61)
« Nous nous nommerons incapables, inutiles et stupides quand nous reposerons dans la contemplation de l'Unique; ou bien nous nous nommerons charlatans, bateleurs et pitres quand nous enseignerons sa sainte loi dans le monde. Il ne nous appartient pas de nous prendre au sérieux ni d'exiger que les autres nous y prennent. Cela revient à Dieu, qui seul voit clairement le dedans des créatures. »(XX, 66)
« Nous sommes ignorant devant les savants triomphants. Nous sommes égaré devant les imbéciles triomphants. Nous sommes inutile devant les travailleurs triomphants. Nous sommes fou devant les raisonnables triomphants. Nous sommes misérable devant les riches triomphants.
Nous sommes réprouvé devant les bien-pensants triomphants. Nous sommes perdu devant les assurés triomphants.
Nous sommes méprisable devant les puissants triomphants.
3 Nous sommes obscur devant les intelligents triomphants. Nous sommes enseveli devant les agités triomphants. Nous sommes honteux devant les hypocrites triomphants. Nous sommes stupide devant les illuminés triomphants.
Nous sommes incapable devant les bricoleurs triomphants. Nous sommes muet devant les discoureurs triomphants. Nous sommes idiot devant les malins triomphants.
Nous sommes lâche devant les héros triomphants.
Nous sommes déserteur devant les engagés triomphants. Nous sommes déplacé devant le monde triomphant.
Peut-être est-ce aussi parce que nous sommes véridique et salutaire devant les enfants de Dieu triomphant? » (XXVII, 17)
A propos de « Nous sommes stupide devant les illuminés triomphants » il y a une anecdote amusante que je vais vous raconter : C’est l’histoire du maître yogi illuminé qui va visiter Cattiaux chez lui. Le maître avait convenu au préalable d’un rendez-vous avec Cattiaux. Mais lorsque le maître yogi se présenta, Cattiaux était en short, dans sa cave a charbon, il était, sale et couvert d’une poussière noire qui se dégageait du sous-sol, Mme Cattiaux fit entrer le yogi vêtu d’un tunique blanche immaculée. A la vue de Cattiaux sale et noir de charbon, il s’enveloppa de sa tunique blanche et fi demi tour pour ne plus jamais revenir.
A propos du Cattiaux scandaleux, il y a une autre anecdote a raconter : Il assistait avec la famille a une messe de Noël. Un poêle avait été allumé au centre de l’Eglise, car il faisait très froid. Cattiaux se dirigea directement vers le poêle devant lequel il s’inclina respectueusement.
Cattiaux était très connu dans Paris, surtout parmi les artistes et les milieux ésotériques. Les gens le considérait comme un peintre original qui peignait des tableaux étranges, ou comme un mage égaré au milieu du vingtième siècle : un original en somme. Mais peu sont ceux qui ont soupçonné l’homme véritable caché sous ces apparences, l’homme qui, verset après verset, était occupé à écrire son message. C’est seulement à travers son livre, qu’il prit quatorze ans à écrire, que l’on pouvait découvrir sa véritable personnalité.
Il se montrait alors très amical, enthousiaste, communicatif et on pouvait deviner l’immense secret qu’il portait en lui, alors il se comportait comme un véritable ami. A ce sujet nous recommandons la lecture du Florilège Cattésien (qui paraîtra très prochainement aux éditions Beya). Cet homme vivait toujours dans le présent et chaque verset du livre a été écrit comme la confrontation d’une réalité qu’il était seul à contempler au dedans et les multiples rencontres ou évènements journaliers de sa vie.
C’est ainsi que surgissaient des pensées, des sentences, qu’il écrivait sur le premier bout de papier qui lui tombait sous la main et qu’il rangeait ensuite dans un tiroir. Lorsque la récolte des versets était suffisante, il les ordonnait pour en faire un nouveau livre. C’est ainsi que Le Message Retrouvé a été élaboré, petit à petit.
4 Ce livre est pour tous, pour tous les croyants et il répond à tous ceux qui l’interrogent, à chacun selon son désir et selon ses capacités, pour peu qu’il soit médité avec simplicité et sans préjugés. C’est un livre qui devient un ami fidèle pour celui qui le fréquente avec assiduité.