Les origines de la prière de la sérénité
Les origines réelles de la « Prière de la sérénité » sont demeurées un mystère énigma- tique, insaisissable et, selon certains, toujours non résolu ; elles intriguent toujours ceux parmi nous au BSG qui ont tenté, à un moment ou à un autre, d’attribuer la prière à une source qui fasse autorité et soit irrécusable.
La prière est entrée, sans bruit, dans l’histoire des AA au cours de l’année 1941. Elle a été découverte dans la rubrique des décès d’une édition du New York Herald Tribune du début de juin et sa formulation exacte était :
« Maman – Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer es choses que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence. Adieu. »
Quelque quinze ans plus tard, en se remémorant cet incident, Ruth Hoch Crecelius, notre première secrétaire non alcoolique, disait :
« Il est vrai que Jack C. est arrivé au bureau (30 rue Vesey, Manhattan) un matin pour un brin de causette. À un moment, il m’a montré l’avis de décès qui contenait la « prière de la Sérénité ». Elle m’a autant frappée que lui et je lui ai demandé de me la laisser pour que j’en fasse des copies pour utiliser dans notre correspondance avec les groupes et les isolés. Simultanément, Bobbie B., qui avait aussi été très impressionnée par la prière, l’a sans doute utilisée au cours de son travail auprès des nom- breuses personnes qu’elle rencontrait chaque jour au Clubhouse de la 24e Rue… Horace C. a eu l’idée de l’imprimer sur des cartes et il en a payé la
première impression. »
Tous les membres locaux, incluant Bill W., ont tout de suite vu sa pertinence.
Comme Bill l’a écrit dans Le Mouvement des AA devient adulte, « Nous n’avions jamais vu tant de AA dans si peu de mots. » Le 12 juin 1941, Ruth a écrit à Henry S., à Was- hington, D.C., un membre et imprimeur de profession pour lui dire :
« Un de nos gars ici a découpé dans un journal un texte tellement perti- nent et tellement aimé qu’on m’a demandé de m’informer du prix de l’impression sur petites cartes, comme une carte de visite, qui pourrait être mise dans un portefeuille… voici le texte… nous aimerions que vous nous répondiez sans délai. »
Bobbie a remplacé Ruth comme membre du personnel quand Ruth a quité pour se marier en février 1942.
1 Henry a répondu immédiatement et avec enthousiasme :
« …vos cartes sont en route et mes félicitations à celui qui a trouvé cela dans le journal. Je ne connais aucune phrase aussi frappante et pendant la journée, je l’ai montrée aux membres des AA qui sont arrêtés ici et, chacun d’eux m’en a demandé une copie. Je vous en ai envoyé 500 exemplaires, car vous ne m’aviez pas dit combien vous en vouliez. Si vous en désirez d’autres, dites-le moi. En passant, je ne suis un chameau que lorsque je suis saoul, du moins je l’espère. Ainsi donc, il n’est pas question de vous facturer pour un travail de ce genre. »
Cette prière qui, pendant la plus grande partie des années ’40, a été appelée « la prière AA » par les membres du Mouvement comme d’autres personnes (elle est devenue mieux connue comme la « Prière de la Sérénité » vers les fin des années ’40), a, comme l’a dit le Grapevine, « été attribuée à presque tous les théologiens, philosophes et saints connus. » Le Grapevine a aussi souligné que l’opinion populaire chez les AA (1950) l’attribuait à St François d’Assise.
Cependant, il y avait plusieurs autres candidats à ce titre. Dans Le Mouvement des AA
devient adulte, Bill a dit :
« Personne ne peut établir avec certitude l’origine de la Prière de la Séréni- té. Pour certains, elle nous vient de la Grèce antique ; pour d’autres, elle aurait été écrite par un poète anglais anonymes ; selon un troisième groupe, elle serait l’œuvre d’un officier de la marine américaine. De son cô- té, Jack Alexander, qui effectua des recherches sur le sujet, l’attribue au Révérend Reinhold Niebuhr… »
À une certaine époque, les Grecs étaient les favoris dans cette loterie de l’auteur, car plusieurs membres des AA citaient fréquemment le philosophe grec Aristote comme en étant l’auteur, disant qu’ils l’avaient lu quelque part ou que qu’on leur avait dit que c’était le cas. Par exemple, Jim F., Maryland, nous a écrit ce qui suit en mars 1957 :
« D…McG., aujourd’hui de Chicago, a écrit plusieurs lettres en tentant de tracer l’origine. Il me semble me souvenir qu’il a dit une fois qu’elle existait sous une forme différente dans la Grèce antique, je crois que c’était chez Aristote… »
Paul K.H., érudit et historien, pensait de même. Il a dit qu’il a souvent songé à écrire un historique de la prière. Dans une lettre de 1955 à Clem L., un journaliste de Chicago, il disait :
« … il y a quatre ou cinq ans, en songeant à cet article du Grapevine… j’ai fait un peu de recherche. St-Thomas-d’Aquin l’a dit en des mots presque identiques, et les Grecs – Aristote ou Sophocle – avaient une formule qui s’en rapprochait… »
2 « Vous avez dit, entre autres, que la prière semble se répandre très rapi- dement. C’est facile à comprendre, selon moi. D’abord, elle convient à tous et chacun de nous. Ensuite, si Chicago ressemblait au Washington des premiers jour, tout membre des AA revenant d’une autre ville était as- siégé de questions des membres locaux, ‘Combien de groupes y a-t-il ?’ et ‘Font-ils les choses comme nous ?’ et autres questions du genre. Si quelqu’un est revenu avec cette prière, elle a dû se répandre comme une traînée de poudre... »
Dans une lettre à un membre à l’automne de 1948, Ann M., membre du personnel, a résumé notre pensée de l’époque :
« L’origine de la prière est quelque peu obscure mais il y semble y avoir consensus qu’elle ait été le produit de la plume et du cerveau d’Aristote… Vous pouvez probablement vérifier cela à la bibliothèque publique, mais c’est le mieux que nous pouvons faire en ce qui concerne l’identité de l’auteur. »
À tout événement, les membres des AA du monde entier continuent de partager avec nous ce qu’ils croient être les origines possibles :
Un membre, Paddy M., du Transvaal, Afrique du Sud, nous a écrit : « … on a dit qu’elle remonte aussi loin que les écrits en Sanskrit… » (Incidemment, les deux expressions populaires « Hier… aujourd’hui… demain » et « VOIS CE JOUR » ont été attribuées à des sources sanskrit.)
Plusieurs personnes croyaient aussi que la prière se trouvait dans les écrits de Saint Augustin. Par exemple, il y a plusieurs années, en 1957, un correspondant nous a as- surés que « … les origines de la Prière de la Sérénité, ou la première fois que je l’ai vue, c’était dans les ‘Confessions’ à la fin de sa biographie… » (En tentant de vérifier cette source, j’ai commencé à lire les «Confessions». Je dois cependant admettre que je ne n’ai jamais terminées la lecture – les écrits d’Augustin sont stimulants mais ar- dus… Le simple fait de chercher soigneusement une mention de la prière ou une de ses versions s’est avéré une tâche énorme ! J’ai souvent eu l’intention de faire un exa- men plus minutieux, mais, hélas, ce n’est pas encore fait !)
Les écrits de Baruch Spinoza, le bon philosophe hollandais (1632-1677) ont aussi été cités plusieurs fois comme inspiration possible.
Effectivement, quelques années plus tard, Anna et moi discutions un jour de la prière et de la difficuilté à trouver un
auteur, et nous avons décidés d’aller à la bibliothèque publique de New York, en espérant y passer quelques heures afin de trouver une fois pour toutes la source définitive ! Nous nous sommes adressés à une adjointe qui a écouté notre demande, d’abord avec intérêt, mais avec de plus en plus d’impatience devant notre bavardage continu, réci- tant avec enthousiasme l’histoire et les diverses théories se rapportant à l’auteur de la prière. Elle a interrompu notre flot de paroles et nous a dit fermement : « Mes chers amis, cela prendra toute une vie de lecture et de recherches. » Nous sommes revenu calmement au bureau, moins loquaces et un peu désappointés – avec des doutes, de ma part en tout cas, sur tout le système de référence bibliothécaire !
3 Une autre correspondante nous a dit qu’elle possédait un livre de prières populaires qui contenait deux prières de la Sérénité, une étant attribuée à St-Thomas-d’Aquin (1225-1274), l’autre à Reinhold Niebuhr.
Des membres nous ont aussi dit que leurs enfants, des amis ou eux-mêmes avaient trouvé la prière dans divers livres, de plusieurs confessions : écoles épiscopaliennes ou de paroisses et écoles du dimanche protestantes. Un membre de la Virginie occidentale nous a écrit au début de 1948 :
« Il y a environ six ans, j’ai été nommé au comité du groupe Youngstown Ohio, et à cette époque, le président débutait la réunion par une prière. Il m’arrivait de lire un extrait de ‘Upper Room’ mais il manquait la sincérité nécessaire pour l’occasion. En fouillant dans le livre de prières de ma fille, j’ai trouvé une prière qui se distinguait des autres… Je suis allé trouver Neil K, et je lui ai demandé s’il avait objection à ce que je l’utilise, car elle venait d’un livre de prière catholique. Je l’ai utilisé dimanche après di- manche… et nous avons demandé à un membre qui publiait un journal de nous en imprimer quelques exemplaires. Nous n’avions aucune idée en tête et nous n’avons jamais eu l’occasion de commencer quelque chose. C’était en 1942. Si vous avez des sources plus anciennes, j’aimerais que vous m’en informiez. »
Nous avons reçu une coupure de presse venant, semble-t-il, du Scottish Rite News,
sans date, et portant le titre « Une prière ancienne. »
« Cette ancienne prière dont les origines sont inconnues a été trouvée gravée sur les murs de la chapelle du Musée du Nouveau-Mexique, à Santa Fe, remontant aux années 1600. En ces temps difficiles, elle ferait bien dans l’esprit et le cœur de chacun d’entre nous. »
‘Mon Dieu, donne-moi la SÉRÉNITÉ d’accepter les choses que je ne peux changer. Le COURAGE de changer les choses que je peux. Et la SAGESSE d’en connaître la différence.’
Un jour de février 1961, j’ai reçu un appel de l’Intergroupe de New York pour nous dire qu’un professeur de l’Université Columbia était passé par le bureau pour les informer qu’ils pourraient être intéressés de savoir que notre prière, quelque chose d’approchant, avait été déchiffrée dans les hiéroglyphes sur un obélisque égyptien ! J’ai immédiate- ment écrit à Eric Young, un archéologue et une autorité sur l’Égypte ancienne du Me- tropolitan Museum de New York, pour lui demander son avis et son aide pour pour- suivre la recherche. Il m’a répondu « qu’il s’était creusé la tête, et son équipe égale- ment, pour trouver une origine égyptienne, mais il a ajouté que puisqu’il n’existait aucun thésaurus ou dictionnaire des citations égyptiennes, il faudrait probablement une vie en- tière (pas encore !) pour trouver une telle chose… cependant, il croyait que cette prière
Un petit guide de dévotions quotidiennes, publié par l’église méthodiste à tous les deux mois à Nashville, Tenn.
Cette publication était une lecture quotidienne très populaire chez les « membres » du groupe Oxford, les membres des AA et leurs familles aux débuts des AA, particulièrement dans le Midwest.
4 ne ressemblait pas aux modes de pensée des Egyptiens… il ne croyait pas que la phi- losophie ou les philosophes égyptiens aient pu imaginer que l’activité humaine ait pu changer l’ordre du monde et qu’ils auraient exprimé leurs idées de façon beaucoup plus concrète et précise.*
D’autres sources possibles ont été portées à notre attention. En janvier 1961, Hershel G., du Maine, nous a fait part d’une expérience intéressante :
« Je me suis rendu à Québec pour voir une exposition qui a toujours lieu pendant le week-end de la Fête du Travail. Le premier soir, je me suis ar- rêté au Motel du Vieux Fort, à 6 ou 8 kilomètres à l’Est de Québec… plus tard, en promenant mon chien, j’ai vu un vieux fort à environ 300 mètres du motel sur la haute rive de la rivière. Je m’y suis rendu.
« J’ai vu un petit fort, le dernier survivant des trois forts érigés de ce côté de la rivière en préparation de la défense de Québec, il y a plusieurs an- nées. Le fort était en fort bon état de conservation, propre et bien entrete- nu. Quand je suis arrivé au fort, j’ai vu qu’une fenêtre avait été brisée au- dessus de la porte. On l’avait réparé en y mettant un panneau de bois sur lequel on avait imprimé un des slogans des AA en français. J’étais étonné et confus et j’ai cru que j’avais mal traduit, mais plus loin, il y avait d’autres panneaux sur lesquels étaient imprimée la Prière de la Sérénité en fran- çais et en anglais. J’ai cru sans l’ombre d’un doute que celui qui avait po- sé ces panneaux devait être un membre AA. »
« Je me suis rendu au petit bureau où j’ai trouvé un homme dont la figure portait encore les signes d’une vie ‘pré-AA’, et je lui ai demandé tout de go s’il était membre des AA. Il était réticent à en parler au début, mais après une courte pause, il s’est levé, de tout son 1,60 mètre, et a dit : ‘Oui, je le suis’ – il aurait pu ajouter ‘Ça vous dérange ?’
« En causant avec lui, j’ai appris que son ami, Paul T. (membre des AA depuis sept ans) avait acheté le fort du gouvernement canadien quelques années auparavant et qu’il l’avait réparé, nettoyé et ouvert au public qui pouvait le visiter à un prix modeste. »
Une autre possibilité excitante s’est présentée dans les années 1960. En juillet 1964, le Grapevine a reçu une coupure de journal parue dans le Herald Tribune de Paris, de son correspondant à Coblence (Allemagne de l’Ouest), qui écrivait :
* C’est peut-être le Dr Young qui a suggéré que la philosophie de la Prière de la Sérénité ressemblait plus à la pensée de la Perse antique qu’à celle de l’Égypte. La lecture de quelques poètes et mystiques persans, particulièrement Abdulla Ansari, révèle une filiation possible. Un verset d’un autre poête persan m’a particulièrement frappé : on y parle de détachement ou d’indifférence par rapport aux situations de la vie. Incidemment, il est intéressant de noter que plusieurs prières – anciennes suppliques aux dieux, poèmes exprimant de profondes valeurs spirituelles ou d’autres évoquant la grande beauté de la nature (je pense à ces superbes vers de la poésie Haiky du Japon) – sont souvent formulés en trois parties, une trinité naturelle, si on peut dire, tout comme la Prière de la Sérénité.
5 « Dans le hall d’entrée d’un hôtel plutôt minable sur le Rhin à Coblence, entre les oriflammes des régiments prussiens rescapés du mémorial Tan- nenberg, il y a une plaque où on peut lire :
‘Mon Dieu, donne-moi le détachement nécessaire pour accepter ces choses que je ne peux pas changer ; le courage de changer ces choses que je peux ; et la sagesse de distinguer les uns des autres.’
« Ces paroles seraient celles de Friedrich Otenger, 1702-1782, un piétiste du dix-huitième siècle, et les drapeaux donnaient le ton de l’école pour Innere Fuhrung (on pourrait dire leadership moral), du Bundeswehr, où les comman- dants et sergents majors des compagnies suivaient des cours de six à huit se- maines sur les principes de la gestion et le comportement du citoyen-soldat dans un état démocratique. » …
Cet article, vous l’imaginez bien, a suscité beaucoup d’intérêt ! Enfin, nous avions peut- être trouvé la source originale de la Prière de la Sérénité – au 18e siècle – Hourra ! C’était super !
Cependant… en y regardant de plus près, c’était une toute autre histoire. Elle est tout aussi intéressante car elle a demandé beaucoup de temps, de patience et de persévé- rance à Peter T., de Berlin, pour faire les recherches approfondies. Voici un résumé de ses principaux arguments tels qu’il les a partagés avec Beth K., du personnel du BSG en 1979 :
« …J’ai rassemblé les données les plus importantes sur les origines de la Prière de la Sérénité après une longue correspondance et beaucoup de lecture.
« La première parition, sous forme de pensée, vient de A.M.T.S. Boetius, un citoyen romain de ce qui est aujourd’hui la Yougoslavie, dans son grand ouvrage ‘La Consolation par la philosophie’. Il a été condamné à mort avant d’écrire [de publier ?] ce livre. Depuis ce temps, cette idée a circulé, surtout parmi des gens religieux qui ont souffert. D’abord les puri- tains anglais, puis prussiens (qui se sont réunis en Nouvelle-Angleterre et l’ont bien popularisée !), puis par les Piétiste (Presbytériens) du Sud-ouest de l’Allemagne (qui ont aussi émigré en Nouvelle-Angleterre). Ensuite, par les membres des AA, puis, par leur entremise, chez les Allemands de l’Ouest après la Deuxième Guerre mondiale.
« C’est un professeur (Dr Théodore Wilhelm) d’une université du nord de l’Allemagne (Kiel), qui a commencé à faire revivre la vie spirituelle et intel- lectuelle allemande après la guerre, et qui fut responsable de la nouvelle éducation, particulièrement dans la nouvelle armée allemande ainsi que dans les écoles supérieures et chez les infirmières. Il a reçu cette ‘petite
ou Boethius, philosophe et homme d’État romain, autour de 480-524 A.D.
6 prière’ de soldats canadiens en guise de pensée et de consolation. Il a écrit un livre ‘Partenariat’, publié en 1953, et y a utilisé cette petite prière sans en indiquer la source exacte. Bientôt, cette petite ‘pensée’ est appa- rue partout dans les lieux officiels, dans les bureaux des officiers supé- rieurs de l’armée tout comme dans les salles des infirmières et dans les écoles.
« Le problème est que ce professeur a publié son œuvre sous le pseudo- nyme de ‘Friedrish Oetinger’. Il a utilisé ce pseudonyme par [admiration] pour ses ancêtres du Sud de l’Allemagne, dont il était originaire. C’est ain- si que les membres des AA d’Allemagne ont aussi utilisé ce nom de Chr. Fr. Oetinger, comme signature sous la Prière de la Sérénité.
« Le deuxième problème s’est produit au moment de graver cette inscrip- tion à Coblence. Pressentant qu’elle cachait une grande ferveur reli- gieuse, ils ont sûrement cherché à s’informer sur l’auteur (‘Oetinger’) dans le Lexique des Églises. Or, on n’y trouve qu’un seul Fr. Oetinger, qui a vé- cu entre 1702 et 1782, un génie fanatique de son époque, certainement pas une personne sereine,mais plutôt un être plein de ressentiment, un mutin et un alchimiste en plus d’être un grand théologien et philosophe. Il était piétiste (donc, pas catholique). C’est un des plus grands pères spiri- tuels et intellectuels de l’histoire de la vie intellectuelle allemande. Il a vé- cu à Swabia, où serait né Dr Reinhold Niebuhr. (Les Swabiens sont con- nus comme de grands et zélés prédicateurs !)
« Le troisième problème vient de la négligence d’un correspondant spécial du Herald Tribune. Il a vu la plaque à Coblence. Où exactement, on n’en est pas certain, mais aujourd’hui, elle se trouve dans la salle du souvenir de la Nouvelle armée allemande à Coblence, dont le ‘père spirituel’ est le professeur Dr Théodore Wilhelm, pseudonyme ‘Fr. Oetinger’. La plaque est assez récente ! Le correspondant l’a tout simplement notée, sans véri- fier le nom ou sans donner l’âge de la plaque… »
Cependant, aucune étude des origines de la Prière de la Sérénité ne serait valable sans une étude de la prétention sérieuse d’en être l’auteur du Dr Reinhold Niebuhr, théolo- gien bien connu et, pendant plusieurs années, Doyen et professeur de Christianisme appliqué au Union Theological Seminary de New York.
L’association du Dr Niebuhr avec la prière a été portée à notre attention à la fin des an- nées 1940. Henry S., le même imprimeur de Washington, D.C., qui a d’abord fourni au bureau les cartes ‘Mon Dieu, donne-moi’, comme on les appelait souvent, a écrit à Ruth Hock Crecelius en décembre 1947 :
Bien que cette histoire soit fascinante en soi et semble corriger une vieille idée fausse, le lien entre Boethius et la prière
demeure obscur et fascinant ! Quelles étaient ses pensées et ses idées qui ont tellement influencé des générations de dis- sidents religieux ? Qu’était, et ou se trouve, le livre (qui a circulé mais apparemment jamais publié) ‘La Consolation par la philosophie’ ? (Retournons à la bibliothèque !) P.S. a publié deux versions, toutes deux en livre de poche. Le Dr Niebuhr est décédé en 1971.
7 « … un membre de notre groupe… dit qu’il a vu cette prière dans les écrits de Reinhold Niebuhr, présentée comme s’il en était l’auteur. Je crois que je vais lui écrire pour voir ce qu’il a à dire et aussi pour lui demander s’il sait à quel point elle est universelle chez les A… »
Henry a fait des recherches, a vérifié auprès de la Bibliothèque du Congrès, et a dé- couvert que celle-ci, ainsi que la section littéraire du New York Times, en attribuait la paternité à Niebuhr. Quand il a voulu communiquer avec lui, au début de 1948, on lui a répondu de Niebuhr était en Allemagne à l’époque.
Dans son édition de janvier 1950, le Grapevine a publié un article sur la prière intitulé
« La Prière de la Sérénité… On a retracé son origine… » Au sujet du Dr Niebuhr, l’article disait :
« Elle a en fait été écrite par le Dr Riehold Niebuhr, du Union Theological Seminary de New York, vers 1932, comme conclusion d’une prière plus longue. En 1934, un ami et voisin du Dr, Dr Howard Robbins, lui a de- mandé la permission d’utiliser cette partie de la prière plus longue, dans une compilation qu’il préparait à l’époque. Elle a été publiée cette année- là dans le livre de prières du Dr Robbins.
« Le Dr Niebuhr dit ‘évidemment, elle peut avoir fait des apparitions au cours des années, voire des siècles, mais je ne le crois pas. Je crois hon- nêtement l’avoir écrite moi-même.’ »
L’article se poursuit avec l’explication :
« On la trouve à chaque mois sur la couverture arrière de notre magazine et, de temps à autre, quelqu’un nous dit que nous ne la citons pas correc- tement. Ce n’est pas le cas. Dans le A.A. Grapevine, elle apparaît comme suit :
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité
D’accepter les choses que je ne peux changer, Le courage de changer les choses que je peux Et la sagesse d’en connaître la différence.
« Plusieurs nous disent qu’elle devrait se lire :
Mon Dieu, donne-moi la sérénité
D’accepter ce que je ne peux changer, Concernant la date de publication du livre du Dr Robbins, plusieurs autres sources citent souvent l’année 1935.
En réalité, cette forme était celle qu’on trouvait dans la colonne des décès du Herald Tribune en 1941.
8 Le courage de changer ce que je peux Et la sagesse d’en connaître la différence.
« La version originale du Dr Niebuhr est la suivante :
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses qui ne peuvent être changées ;
Donne-moi le courage de changer les choses qui doi- vent être changées ; Et la sagesse de distinguer les unes des autres.
« Le Dr Niebuhr ne semble pas s’objecter à ce que sa prière soit citée in- correctement… une virgule… une préposition… même plusieurs verbes… la signification et le message sont intacts. ‘En réalité, nous dit le bon doc- teur, je crois que votre version est meilleure.’ »
(Le Grapevine a changé le format du magazine pour un plus petit en septembre 1948, qui était la première édition à publier la Prière de la Sérénité. Les éditions de septembre et d’octobre 1948, ont publié une version légèrement différente de ‘l’original’. Puis, pen- dant quelques années, on a repris la version de 1941, avant d’apporter d’autres chan- gements mineurs à compter de l’édition de décembre 1952, version toujours publiée au- jourd’hui.
Le BSG n’inclut pas la prière dans ses brochures sauf pour la citer dans son contexte historique.
* * * Au moins deux autres membres (à notre connaissance) des débuts, ont communiqué avec le Dr Niebuhr pour parler de l’origine. Gregory M., je crois qu’il était écrivain lui- même, a écrit à Bill W. en septembre 1951 :
« … Il y a quelques semaines, j’ai écrit au Dr Niebuhr pour lui demander s’il en était l’auteur. Sa réponse, que je viens de recevoir disait: ‘… j’ai bien écrit cette prière. Elle a été distribuée par le YMCA aux soldats pen- dant la guerre.’ »
Bill a répondu :
« «Il est probable que la Prière de la Sérénité ait existé sous une forme ou une autre avant la rédaction du Dr Niebuhr. Les recherches en ce sens depuis plusieurs années semblent le suggérer… il est à peu près certain que le Dr Niebuhr a rédigé la prière dans sa forme actuelle et nous avons également une lettre en dossier où il l’affirme. En fait, le plus récent article
9 de Jack Alexander sur les Alcooliques anonymes, publié il y a quelques années, lui donne amplement crédit pour cela. » (1950)*
Jack C. (pas le ‘découvreur’ de la prière), journaliste à New York, a écrit à Bill en oc- tobre 1957. Il disait :
« J’ai, moi aussi, fait des recherches sur cette prière il y a plusieurs an- nées, à l’occasion d’une série d’articles sur les AA pour le News… J’ai appelé le Dr Niebuhr… il m’a dit qu’il avait écrit la prière en ‘conclusion’ d’un sermon qu’il avait fait sur le Christianisme pratique. Après le service religieux, un homme qui allait devenir important dans l’USO, a demandé à Niebuhr la permission ‘d’emprunter’ la prière pour l’USO. Plus tard, quand nous sommes entrés en guerre, elle a été imprimée sur des cartes et dis- tribuée uniquement aux soldats au front… »
Bill a répondu :
« J’ai été enchanté de votre lettre qui contient un formidable compte rendu sur les origines de la Prière de la Sérénité. Cette question a toujours été obscure et votre réponse semble plus convaincante que tout ce que j’ai vu jusqu’ici. Nous faisons une recherche sur les AA pour aider les futurs his- toriens qui veulent approfondir le sujet. Vous pouvez être assuré que votre lettre sera versée aux archives avec la mention ‘important.’ »
Dans un autre article d’origine inconnue, en réponse à une question sur les origines, on en donnait le crédit au Dr Niebuhr en disant qu’elle avait d’abord été publiée en 1935, et on citait la prière. En conclusion, on disait : « En plus d’avoir été distribuée par le USO, la prière a été reproduite par le National Council of Churches et elle été adoptée par les Alcooliques anonymes. »
L’édition du 22 mars 1959 du magazine THIS WEEK citait la prière et avait ajouté une
Note de l’éditeur en bas de page :
« Cette prière nous a été envoyée par un lecteur qui la qualifiait de brin de sagesse vieux de plusieurs générations et dont l’auteur était inconnu. Nous avons reconnu la prière, une vieille amie, pas aussi vieille que ne (Par simple curiosité, il pourrait être intéressant de citer cet article (Sept. 1950) de Jack Alexander. La référence à
la Prière de la Sérénité arrive à la fin de l’article.
« Chez les Alcooliques anonymes, on a d’abord cru que cette prière avait été composée par Saint François d’Assise, mais des recherches récentes semblent indiquer qu’elle est l’œuvre d’un autre éminent non-alcoolique, le Dr Reinhold Niebuhr, du Union Theological Seminary. Le Dr Niebuhr a trouvé amusante la façon dont la prière était formulée. Quand on lui a demandé s’il croyait en être l’auteur, il a dit qu’il le croyait, mais a ajouté : ‘Évidemment, elle fait peut-être des apparitions de- puis des siècles.’
« Les Alcooliques anonymes s’en sont emparés en 1940 [plus exactement 1941], après l’avoir vue citée dans le New York Herald Tribune. Il a fallu du temps au Mouvement pour se l’approprier, et elle fera probablement encore souvent des apparitions avant que le reste du monde ne se l’approprie. »)
10 l’avait imaginé notre lecteur. Elle a été écrite par Dr Reinhold Niebuhr… Le USO l’a distribué aux soldats américains et le National Council of Churches l’a également imprimée. Plus tard, les Alcooliques anonymes l’ont adoptée. Avec le temps, les gens ont commencé à dire qu’elle datait de plusieurs siècles. Aujourd’hui nous racontons cette histoire pour prou- ver que son message a donné du sens à bien des vies. »
* * * * Plus récemment, deux membres de la Nouvelle-Angleterre se sont montrés intéressés à l’histoire de la prière, et ont décrit le lieu où les Niebuhr vivaient, une partie de l’année, si j’ai bien compris, et ils nous ont faire tenir une lettre de madame Niebuhr pu- bliée dans une édition non datée du Eagle de Berkshire, Mass. Comme le journal avait publié la prière, ou qu’elle avait été utilisée par d’autres personnes, dans un message publicitaire politique publié dans le Eagle, sans créditer son auteur, Mme Niebuhr leur a raconté l’histoire :
« Cette prière a été écrite pour l’église du village de Heath, un village dans les collines, quelque 80 kilomètres au nord d’ici.
« Parmi les estivants du village, il y avait plusieurs professeurs de théolo- gie, et même trois évêques Episcopaliens. À tour de rôle, ils ont prêché et officié à l’église du village. Mon mari a écrit la prière à l’occasion d’un tel prêche. Plus tard, un voisin et ami, le regretté Howard Chandler Robbins, ancien recteur de l’église St. John the Divine de New York, lui en deman- dé une copie. Mon mari a fouillé dans sa poche et l’a remise au Dr Rob- bins. Celui-ci lui a demandé s’il pouvait la reproduire dans le bulletin men- suel publié par la Commission sur la justice sociale de ce qui s’appelait à l’époque le Federal Council of Churches, dont le Dr Robbins était prési- dent. Nous étions au tout début de la Deuxième Guerre mondiale.
« Plus tard, la prière a connu toute une aventure. Le USO, ou un orga- nisme semblable, a demandé à l’utiliser et des exemplaires en ont été im- primés, je crois que c’était des millions. Plusieurs personnages – amiraux, commandants et autres – l’ont utilisée et on leur en a souvent attribué la paternité.
« Parfois, d’autres organisations ont demandé l’autorisation de l’utiliser. Une congrégation féminine épiscopalienne du Midwest l’a imprimé sur de jolies petites cartes. Les Alcooliques anonymes l’ont aussi utilisée avec permission. Quand ils l’utilisent, semble-t-il dans leurs réunions ou leurs publications, ils ne mentionnent pas toujours le nom de l’auteur. De temps à autre cependant, dans leurs bulletins, ils racontent l’histoire de la prière et de son auteur. »
« Mon mari préférait la version suivante :
‘Mon Dieu, donnez-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent pas être changées, le courage de changer les choses qui devraient être changées, et la sagesse de distinguer les unes des autres.’
11 « L’été dernier, pendant un voyage en Angleterre, j’ai vu la prière impri- mée sur des cartes en vente dans la plupart des librairies des cathédrales et des abbayes. On n’indiquait pas l’auteur. Ainsi, depuis ce temps, j’ai écrit aux conseils des cathédrales, un peu dans le sens de ce que vous li- sez ici… »
Ursula M. Niebuhr
Yale Hill, Stockbridge
Ainsi donc, la revendication de la paternité par le Dr Niebuhr est très forte – sans aucun doute. Au moins, il a été l’auteur d’une des versions dont la notice nécrologique de
1941 aurait pu s’inspirer. Pourtant…
Il faut encore investiguer une autre source. Vers la fin des années 1950, une membre du personnel, Anita R. qui faisait du lèche-vitrine dans une librairie de New York, a trou- vé une petite carte, joliment bordée d’une volute encadrant une prière qui était :
Une prière
Dieu tout-puissant, notre Père céleste,Donnez-nous la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui devrait l’être, et la sa- gesse d’en faire la différence, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
Tiré d’une prière du XIVe Siècle, souvent appelée ‘La Prière du Général’.
La carte provenait d’une librairie d’Angleterre, Mobrays. Depuis ce temps (1957), nous avons reçu au moins deux autres références à cette version particulière. Notre corres- pondante, citée plus haut dans cette lettre (qui parle des versions de Saint Thomas d’Aquin et du Dr Niebuhr) ajoutait :
« J’ai par la suite trouvé la prière dans un autre livre ‘Between Dawn and Dark’ par Frederick W. Kates. On attribuait l’origine de la prière au ‘Qua- torzième Siècle’ et le texte était : ‘Dieu tout-puissant, notre Père céleste, donnez-nous la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui devrait l’être et la sagesse d’en faire la différence.’ »
Elle se demandait si c’était une version valide, si elle pouvait être attribuée au Dr Niebuhr ?
Il y a plusieurs années, nous avons également reçu un article de magazine, sans men- tion de source ni de date, mais signé Charles F. Kemp, First Christian Church, Lincoln, Nebraska. Cet excellent article intitulé « Une prière pour la sérénité et le courage », commence ainsi :
« Il y a quelques années, Russel Dicks, alors aumônier de l’hôpital Wesley Memorial de Chicago, a publié un petit livre de méditation pour les ma- lades. (Dicks, Comfort Ye My People, MacMillan, 1947). Il y a inclus une simple prière, d’une seule phrase qui contenait trois idées… ‘Mon Dieu, Père céleste, donnez-nous la sérénité d’esprit d’accepter ce qui ne peut
12 être changé, le courage de changer ce qui peut être changé et la sagesse de faire la distinction entre les unes et les autres, par Jésus-Christ, notre Seigneur.’
« Il est rare de voir une prière largement citée, mais c’est la cas de celle- ci. Je l’ai vue employée dans bien des situations. Parfois, elle est attribuée à différents auteurs, souvent, elle demeure anonyme. Récemment, j’ai en- tendu une conférence par un homme qui avait été médecin missionnaire. Il a terminé sa conférence en disant quelque chose comme ceci : ‘Ce qu’il nous faut, c’est l’esprit de la prière de Phillip Brooks, ‘Mon Dieu, donnez- nous la sérénité d’esprit d’accepter ce que nous ne pouvons pas changer, le courage de changer ce qui peut être changé et la sagesse d’en faire la différence.’
M. Kemp disait que les AA utilisent cette même prière et ajoutait :
« … la raison pour laquelle cette prière est si souvent citée est qu’elle est formulée si simplement et si clairement, et qu’elle répond tellement bien aux besoins de l’homme. »
* * * * Le mystère demeure toujours, il y a encore une incertitude quant au détenteur de ‘la plume et du cerveau’ qui a le premier formulé ces pensées éternelles.
À tout événement, la Prière de la Sérénité, depuis près de quarante ans, est devenue tellement intégrée, si profondément ancrée dans la pensée et le mode de vie des AA et dans leur philosophie qu’il est difficile de se souvenir qu’elle n’a pas pris naissance chez les AA.
Bill W. l’a dit clairement, il y a plusieurs années, quand il a remercié un ami AA pour une plaque sur laquelle la prière avait été gravée :
« Dans la création des AA, la Prière de la Sérénité a été un élément très important, que dis-je, une pierre angulaire. »
Cette idée a été formulée à plus d’une reprise : cette prière, qu’elle soit d’origine an- cienne ou moderne, semble avoir pris naissance, du moins en esprit, loin dans le temps, dans une ancienne perception et une sagesse dans la souffrance. Sauf le Notre Père et la Prière de Saint François, aucune autre citation ni idée qui ait été à la fois si utile tout en étant spirituelle, n’a envahi l’esprit et le cœur de chaque membre qui entre- prend le voyage AA vers l’abstinence et la renaissance.
En conclusion, permettez-moi de citer Paul K.H. une autre fois :
« …sauf le respect dû au Dr Niebuhr, j’ai nettement l’impression que la ci- tation, en d’autres mots, peut-être, mais la même idée, remonte loin dans le temps. Je suis certain que le Dr Niebuhr serait le premier à l’admettre. Il dirait probablement qu’une telle prière, ou toute vérité, est, comme on dit souvent du programme des AA ‘aussi vieille que l’éternité et aussi neuve que demain.’ »
13 Il existe plusieurs versions de la prière, en plus de celle qu’on retrouve dans le New York Herald Tribune de 1941. En voici quelques-unes que nous avons recueillies au cours des années :
« Mon Dieu, donnez-moi le calme pour accepter les choses que je ne peux changer Le courage de changer les choses que je peux Et la sagesse de distinguer entre les deux. »
« Mon Dieu, donnez-nous la sérénité d’accepter ce que nous ne pouvons changer, Le courage de changer ce que nous pouvons Et la sagesse d’en connaître la différence.
« Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé Donnez-moi le courage de changer ce qui peut être changé
La sagesse de distinguer entre les deux. » Chester Nimitz en a fait l’adaptation suivante :
« Mon Dieu, accordez-moi le courage de changer les choses que je peux changer, La sérénité d’accepter celles que je ne peux changer Et la sagesse d’en connaître la différence Mais, mon Dieu, accordez-moi le courage de ne pas renier ce que je crois être bien, même si je pense que c’est sans espoir. »
Selon Jim F., la version suivante a été publiée à plusieurs reprises dans l’Almanach, de Hagerstown (Maryland). (Selon lui, la dernière fois en 1952.) On attribue à prière à Monseigneur Oliver J. Hart :
« Mon Dieu, donnez-nous la détermination d’endurer les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer les choses qui doivent être changées et la sagesse d’en faire la différence. »
Au risque de passer pour frivole, il y a eu plusieurs conclusions drôles et pourtant ap- propriées à cette prière. L’écrivain populaire, Erma Bombeck, en a produit la version suivante : ‘Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse de me la fermer quand je n’en connais pas la différence… »
Une autre personne a suggéré la fin suivante : « …. Et la sagesse de me la fermer même quand je sais que j’ai raison. » ! Nell Wing, 1981
(Secrétaire de Bill W.; Première archiviste des A.A. 1954-1983)
14 Mon Dieu, donnez-moi la Sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer ;
Le Courage de changer les choses que je peux, et la Sagesse d’en connaître la diffé- rence. Vivre un jour à la fois ; profiter de chaque mo- ment, Accepter les difficultés qui font partie de la route vers la paix. Accepter, comme Lui, le monde avec ses péchés tel qu’il est et non comme je le voudrais Avoir confiance qu’Il s’occupera de tout si je lui confie ma volonté Que je serai raisonnablement heureux dans cette vie et absolument heureux avec Lui dans l’autre. Amen