16 Août 2024
Buste de Joseph Balsmao, de jean-Antoine Houdon 1786
Naissance à Palerme 1743 - Rencontre avec Casanova - 1769 - Il devient franc-maçon 1776 - Il s'installe en Fance 1780 - Il crée le rite de la haute-Maçonnerie égyptienne 1784 - Affaire du collier de la reine 1785 - Arrestation par l'Inquitition à Rome 1789 - Condamné à la prison à vie 1791 - Il meurt dément en prison.
Fripon, escroc pour les uns, grand initié et prophète pour les autres, Joseph Balsamao, dit « comte de Cagliostro, ne cesse deprovoquer le mystère. Fut-il un de plus habiles mystificateurs du siècle des lumières ou, au contraire, ce noble voyageur qui traverse les temps pour soulager les maux des hommes ? Comme Nicolas Flamel d’ailleurs, il n’y a pas un, mais des Cagliostro. Ainsi on retrouve la trace d’un initié du même nom qui parcourt le sud de la France un siècle avant le célèbre mage : dans les deux cas, même talent de guérisseur, même pouvoir de persuasion et, surtout, même énigme. Le plus probable cependant est que Joseph Balsamo ait emprunté aussi bien le titre que le savoir-faire de son prédécesseur : n’avait-il pas dû quitter Naples précipitamment après de nombreuses escroqueries ? Casanova, qui le croise à cette époque, le trouve d’ailleurs famélique, miséreux, bref, sans intérêt… Et pourtant, quelques années plus tard, c’est un Cagliostro triomphant qui règne sur Paris. Il a fondé un rite maçonnique d’inspiration égyptienne qui recrute dans la plus haute aristocratie, a ses entrées à la cour où ses guérisons miracles font fureur et, quant il n’invoque pas les esprits ou ne discute pas familièrement avec les morts, il prophétise l’avenir, annonçant la chute prochaine de la Bastille et, avec elle, celle de la monarchie. Des effets d’annonce qui déplaisent souverainement au pouvoir et quand éclate l’affaire du collier de la reine – des escrocs ruinent des joailliers en se faisant passer pour des acquéreurs mandatés par Marie-Antoinette – Cagliostro est banni du royaume de France. Mais le grand copte, comme il se fait appeler, a d’autres ressources : on le retrouve ainsi parcourant l’Europe jusqu’à la Russie, prodiguant onguents miraculeux et élixirs de rajeunissement tout en cherchant la pierre philosophale. Sa réputation sulfureuse le rattrape toutefois à Rome, alors que la Révolution française débute : arrêté sur ordre du pape, il est condamné à la prison à vie dans une forteresse inhospitalière. Ses conditions de détention inhumaines – battu et enchaîné – le rendent fou jusqu’à sa mort. Pour autant, ses frères en initiation ne l’ont pas oublié : quand les troupes de Bonaparte prennent possession de sa prison, en 1797, les officiers francs-maçons exhument le corps du noble voyageur et, dans un dernier hommage, boivent à sa santé éternelle… dans son crâne.