30 Août 2024
En hommage à celui qui fût longtemps mon Ami Jean, Il
Mi-août 2011
Pour toi que ce Lieu particulier de Midi-Pyrénées se plut à accueillir.
Il nous faut monter,
monter encore,
gravir la montagne
par la route étroite
qui serpente en de multiples lacets
depuis ce bas de vallée
aux eaux stagnantes et de moiteur,
là où les gens se taisent,
sans regards ni paroles,
sans le geste qui salue le passant ou l’accueille,
ne cherchant en rien à s’ouvrir à des au-delà de leur lieu,
comme si le monde n’existait qu’en l’enclos
où ils demeurent.
Monter,
gravir encore
cette montagne …
c’est un appel en soi.
Monter pour se laisser pénétrer et envelopper d’un souffle
invitant là-haut vers …
bien plus haut encore que les terres des chevaliers d’hier,
Hospitaliers de Saint Jean et Templiers,
là où des signes de leur présence demeurent,
et où les eaux sont dites Fontaines d’Or.
Sur la gauche se dressent des falaises abruptes,
remparts hérissés d’arbres hiératiques.
A droite, quelques étroits ilots de verdure
préviennent de la présence soudaine de précipices en le fond desquels
s’étend, à perte de vue, la vallée des brumes
abritant quelques villages épars, des étangs ou des lacs,
et les vastes prairies de cette terre en le presqu’oubli du monde.
Monter,
monter encore,
passer quelques ponts,
une carrière,
entrevoir la statue de ce saint dominant un rocher,
saint d’autrefois, ermite, dit-on, et protecteur
du peuple de l’en-bas en leurs enclos si fermés,
barbelés de regards et de mains.
Pourtant, le saint tend vers eux un geste large
auquel ils ne répondront que le jour de sa fête
lorsque quelques villageois monteront vers lui en pèlerinage,
des « ora pro nobis » serinés à hauteur unique des lèvres.
La route soudain vire en un lacet impressionnant.
Nous approchons de la borne 7 qui apparaîtra un peu plus haut,
non loin de cette bergerie isolée,
qui amorce, vers le sud, un chemin étroit, raide, et caillouteux,
menant au « Mont de la Rencontre »,
ce plateau brûlé où le Ciel se pencha hier par deux fois
lorsqu’ « Il » monta, appelé sur cette terre assoiffée
et portant stigmates de blessures infligées
par d’ignobles barbares lors des tragiques purges cathares.
UN SANCTUAIRE NATUREL à phénomènes « supranaturels »
C’est à hauteur de ce lacet que le sanctuaire se situe.
Un chemin de terre fort étroit, à peine visible de la route,
s’improvise là, feutré, parmi les arbres pour s’en aller se perdre ailleurs
où nul ne semble jamais s’engager.
A proximité, si le Regard s’attarde, le sanctuaire se découvre
à qui est invité à y pénétrer.
Cet espace, qu’enveloppent arbres et falaises,
forme un cercle sacré
que bien peu connaissent tant la végétation et la pierre,
depuis nombre de siècles, protègent
cet écrin de ferveur où s’unissent ciels et terre
sur un autel dressé en le centre du grand cercle.
Même le soleil peine à pénétrer le sanctuaire
sauf pour y déposer quelques étincelles infimes,
hiéroglyphes lumineux,
entre les branches entrelacées et les feuilles
des hauts arbres délimitant partiellement le lieu.
Une source,vers l’est, jaillit de terre
d’une nappe profonde
pour former cercle autour de l’autel
auparavant de s’en aller s’écouler
dans la direction opposée.
Le Gardien
Un gardien venu des temps anciens demeure
en cet écrin sacré.
Ne l’apercevra peut-être que le pèlerin invité
et en le respect…
Mais il est encore une autre présence,
de lumière-or,
portant large tunique et capuchon,
qui demeure en le sanctuaire,
comme si elle en était l’âme même.
Est-ce elle qui enflamma d’or l’autel tel un feu ?
Cette présence peut être visible
« à qui a des yeux pour voir » :
le véritable Regard.
Embrasement de l’Autel
- Tu t’es allongée sur la pierre,
tu as fermé les yeux …
Ton corps se sentit bientôt soulevé
comme au rythme d’une respiration.
Une très douce chaleur t’enveloppa alors.
Je sais que ton silence était prière
et que la pierre plate de l’autel
guérira les maux
de qui se placera, comme toi, en ces dispositions d’accueil,
d’offrande et de don
pour le Meilleur des êtres et de la Terre.
Je sais aussi qu’un Lien très profond
unit le « Mont de la Rencontre »,
celui de la Parole qui fut par deux fois donnée hier,
au Sanctuaire caché à qui a des yeux sans voir.
Deux papillons dansent en le centre du cercle.
Un corbeau s’est posé.
Que de racines saignent pourtant ….
En l’en-bas, en l’en-haut.
« La Nature a horreur du vide,
particulièrement spirituel. »
« La Création entière attend, gémissante,
la Manifestation des Enfants de la Vie. »
Ils s’assemblent aujourd’hui en les 4 horizons.
©18 septembre 2011/J. Iwan
Oroladour
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