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Esaü et Jacob

Isaac et Rébecca restèrent vingt ans sans avoir d’enfants. A la fin, Dieu exauça leurs prières et Rébecca mit au monde deux fils jumeaux, le premier-né fut appelé Esaü, le second Jacob.
Esaü était roux, velu et rude : il s’adonna à la chasse et à la culture de la terre.
Jacob, de mœurs plus douces, préférait la vie tranquille sous la tente et le soin des troupeaux.
Isaac aimait mieux Esaü, parce qu’il lui apportait le fruit de la chasse ; Rébecca avait une affection particulière pour Jacob, parce qu’il était plus doux et que Dieu lui avait révélé qu’il aurait un jour la préférence sur son frère aîné.
Un jour, Jacob avait fait apprêter un plat de lentilles pour son repas, lorsqu’ Esaü rentra de la chasse, épuisé de faim et de fatigue. « Donne-moi de ce mets, dit Esaü, car je suis exténué. » « Soit, répondît Jacob, mais à une condition ; vends-moi ton droit d’aînesse. » « Je meurs de faim, reprit Esaü ; de quoi peut me servir mon droit d’aînesse. » « Eh bien, dit Jacob, jure-moi que tu me le cèdes. » Esaü jura, puis, après avoir mangé et bu, il sortit de nouveau, sans se soucier des conséquences du marché qu’il venait de conclure.
Cependant Isaac était arrivé à la vieillesse et sa vue s’était éteinte. Un jour, il appela Esaü : « Mon fils, dit-il, tu vois que le terme de ma vie approche, prends ton arc et tes flèches et parcours la plaine ; quant tu aura pris quelque gibier, reviens m’apprêter un de ces repas que j’aime. Je te donnerais alors la grande bénédiction que le père mourant donne à son fils aîné. » Esaü se hâta de sortir pour remplir le vœu de son père.
Mais Rébecca avait tout entendu ; elle s’empressa d’avertir Jacob et le pressa de se faire passer pour Esaü. Elle apprêta donc deux chevreaux en guise de gibier, revêtit Jacob des habits d’Esaü, couvrit son cou et ses mains avec la peau des chevreaux et l’envoya vers son père avec les mets qu’elle avait préparés.
« Mon père ! Dit Jacob » « Qui est-tu ? Demanda le vieillard. » « Jacob répondit : « Je suis Esaü, votre fils aîné ; levez-vous, mangez et puis bénissez-moi selon votre promesse. » Isaac reprit : « Viens donc près de moi afin que je m’assure si tu es mon fils Esaü. » Jacob s’approcha et Isaac l’ayant taté : « La voix est celle de Jacob, dit-il, mais les mains sont d’Esaü. » Et il ne le reconnut pas ; et quand il eut mangé et bu, ils le bénit en disant : « Que le Seigneur te donne en abondance le blé et le vin ; que les peuples te servent et que tes frères s’inclinent devant toi ; maudit soit celui qui te maudira ; et béni soit celui qui te bénira. »
Isaac avait à peine prononcé ces paroles prophétiques qu’ Esaü rentra ; il apprêta le fruit de sa chasse et vient trouver son père. « Mon père, dit, levez-vous et mangez. » Qui es-tu ? Demande le vieillard avec surprise. » « Je suis Esaü, votre fils aîné »
Esaü !… Qui donc, alors, est venu tout à l’heure m’apporter du gibier et surprendre ma bénédiction ?  Esaü comprit de suite que c’était son frère Jacob, et il poussa des cris furieux et des plaintes amères, Isaac, touche de sa douleur, essaya de le consoler et lui dit : Toi tu vivras de l’épée ; et si tu dois être soumis à ton frère, il viendra un jour où tu secoueras son joug pour vivre en liberté.
Il faut apprendre de bonne heure à maîtriser et à soumettre à la raison les désirs sensuels de son corps : sinon, on en devient esclave, et alors, pour une vile puissance, moindre peut-être qu’un plat de lentille, on vend au démon son âme et tous ses droits à l’héritage céleste. N’imitons point Jacob dans son mensonge ; car le mensonge n’est jamais permis. Ayons une âme droite, franche, sincère, et nous jouirons d’une estime générale. Mais imitons Esaü et Jacob dans le désir qu’ils ont de recevoir la bénédiction paternelle. Matin et soir demandons à nos parents de nous bénir : car la bénédiction des parents porte bonheur.

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