22 Janvier 2025
Blanche : Mathias, où est la ville de Cana ?
Mathias : L’Evangile le dit : “En Galilée”.
Blanche : En attendant que Jésus arrive à Cana, faisons vite le tour de la Galilée sur la carte.
La Galilée, au temps de Jésus, formait une des trois grandes provinces de la Palestine.
Mathias : La Judée au Sud, la Samarie au milieu, la Galilée au Nord.
Blanche : De ces trois provinces, la Galilée est la plus riche, la plus peuplée, la plus attrayante : le climat y est très doux et la nature très belle : au flanc des montagnes de belles forêts, plus bas des plaines bien cultivées avec des champs couverts de blé et d’orge, des jardins semés de fleurs, des vergers chargés de fruits, çà et là des vignes exposées au soleil. Fontaines, lac, rivières, rien ne manque. C’est un cadre merveilleux pour la vie publique et pour les prédications de Jésus.
Mathias : C’est bien là que Jésus a fait beaucoup de miracles et prêché les plus belles de ses paraboles ?
Blanches : Oui, c’est là, nous le verrons, qu’Il guérira quantité de malades et de possédés, là qu’Il ressuscitera la fille de Jaïre et le fils de la veuve de Naïm, la qu’Il apaisera la tempête, multipliera les pains, là qu’auront lieu les deux pêches miraculeuses, là qu’Il sera transfiguré sur la montagne. C’est là qu’Il fera entendre le magnifique sermon sur la montagne, et les plus belles de ses paraboles : la semence, l’ivraie, le grain de sénevé, tant d’autres; là qu’Il nous montrera le petit moineau à qui son Père donne sa pâture, l’anémone rouge des bords des chemins plus riche en couleur que la robe de Salomon. C’est là sur les bords du lac de Tibériade appelé aussi la mer de Galilée, que des foules d’hommes, de femmes et d’enfants viendront de tous côtés, des hameaux comme des villes, L’entendre parler du Royaume de Dieu et du mystère d’amour qu’est la Rédemption.
Mathias : Grand-mère, vous parlez comme l’Evangile : on dirait que vous avez suivi Jésus partout, vu tout ce qu’Il a fait, retenu tout ce qu’Il a dit.
Blanche : J’aime comme Jésus la belle nature parce qu’elle nous parle de Dieu, du Ciel, de notre âme, du bonheur. J’aime aussi l’animation des villes et des petites bourgades au temps de Jésus. La Galilée n’est pas un pays désert : un historien y compte quinze villes fortifiées et plus de deux cents villages pleins de vie. Quelles villes vois-tu sur la carte ?
Mathias : Tibériade.
Blanche : Ville toute neuve, construite par Hérode Antipas en l’honneur de Tibère. Jésus n’y entrera jamais, du moins les Evangiles ne le disent pas. Pourquoi évitera-t-Il d’y venir ? Peut-être pour ne pas contrarier les Juifs fidèles qui la regardent comme une ville impure. Peut-être aussi parce qu’elle est le séjour habituel d’Hérode, et que Jésus ne voudra pas s’exposer à voir celui qui a été meurtrier de saint Jean-Baptiste.
Mathias : Après Tibériade, je trouve Magdala.
Blanche : La ville de Marie-Madeleine. C’est une ville bien corrompue…
Mathias : Sur la même rive, Capharnaüm.
Blanche : Nous y reviendrons. C’est là que Jésus va fixer son séjour.
Mathias : Et puis après, un drôle de nom : Corozaïn.
Blanche : C’est la ville maudite par Jésus parce qu’elle n’a pas voulu recevoir les grâces qu’Il apportait.
Mathias : Au bout du lac, Bethsaïde.
Blanche : Oui, la patrie de Pierre, André et Philippe.
Mathias : Où est Naïm ?
Blanche : Au sud de la Galilée, en dessous de Cana. Mais revenons vite, Maëlle nous appelle.
Maëlle : Jésus arrive à Cana.
Blanche : Trois jours après que Jésus eut quitté les bords du Jourdain, il arriva avec sa mère et les cinq premiers disciples qui l’avaient suivi, à Cana, petite ville à quatre kilomètre environ de Nazareth, pour assister à la noce sans doute à laquelle il avait été invité.
Mathias : Alors, grand-mère, Jésus est allé a une noce. Ce n’est donc pas mal d’aller aux noces ?
Blanche : Certainement non, ce n’est pas mal, quand on y va pour faire une politesse à ceux qui vous invitent, quand on n’y fait pas de mal, quand on ne mange et ne boit pas trop, quand on s’y amuse gentiment et de manière à ne pas offenser Dieu.
Maëlle : Moi, je suis contente parce que Marie a été invitée avec Jésus.
Blanche : Un des jeunes mariés était probablement parent de Marie, peut-être son neveu ou sa nièce. L’Evangile laisse entendre que Maire était arrivée à Cana avant Jésus avec ses autres neveux, les cousins de Jésus, dès le premier jour de la noce fixé toujours au quatrième jour de la semaine, c’est-à-dire le mercredi.
Mathias : La noce durait donc plusieurs jours ?
Blanche : Les fêtes de la noce duraient sept jours pour les parents et les amis des nouveaux mariés. On appelait ces jours de réjouissances : Les sept jours du repas de noce.
Maëlle : On avait le temps de bien s’amuser. Est-ce que la marié avait une belle couronne et une belle robe ? Si on demandait à Marie de nous faire inviter pour qu’on voie mieux et qu’on retienne tout ce qu’on aura vu.
Blanche : Soit, mais à condition que tu ne fasses aucune réflexion et sois très sage pendant toute la cérémonie.
Maëlle : Grand-mère, c’est promis. Ca doit être très drôle un mariage juif.
Blanche : La cérémonie commençait toujours le soir au coucher du soleil. La fiancée attend dans la maison de son père qu’on vienne la chercher pour la conduire dans la maison de son mari : elle est déjà parfumée, ornée de parures et sur sa tête brille sa couronne de mariée.
Maëlle : J’avais bien deviné.
Blanche : Autour d’elle ses nombreux parents et ses amies. Voilà le fiancé qui arrive : il est lui aussi paré et porte lui aussi une couronne. La fiancée demande à son père et à sa mère leur bénédiction.
Maëlle : Moi aussi je ferai comme ça et demanderai la bénédiction de papa et de maman.
Blanche : Le cortège se forme : en tête, viennent ceux qui jouent du tambour et des autres instruments et ceux qui portent des flambeaux et des torches. Il y a aussi ceux qui chantent et ceux qui dansent. Puis viennent les parents et la famille de la fiancée.
Mathias : Ils distribuent aux petits enfants des épis grillés.
Blanche : Regarde bien, Maëlle. Voici les fiancés. Tous deux marchent ensemble sous un dais. La fiancée est entourée de ses amies.
Mathias : Les demoiselles d’honneur.
Blanche : Qui agitent au-dessus de sa tête des branches de myrte. Chacune de ces filles – Jésus dans une parabole parle de dix – mais il y en avait quelquefois davantage – porte au bout d’un bâton de bois une petite lampe de terre dans laquelle il y a une mèche avec de l’huile. Pendant tout le trajet, la fiancée a les cheveux flottants et son visage est caché par un voile. On arrive à la maison de l’époux : entrons vite.
Maëlle : C’est drôle : la fiancée qui se fait coiffer.
Blanche : Tant qu’elle était jeune fille ses cheveux flottaient. Maintenant on les lui cache sous un voile épais : elle ne pourra plus avoir la tête découverte en public. On la reconduit sous le dais. Elle se place à côté de son fiancé. Les parents prononcent sur les jeunes mariés de nouvelles paroles de bénédiction. Puis commence le repas de noce. Tout le monde doit s’y montrer très gai. On chante les qualités de la fiancée. On danse devant le jeune couple.
Mathias : Le maître d’hôtel qui vient chercher le vin.
Blanche : L’Evangile dit : “Le Maître du Festin.” C’est celui qui est chargé de veiller à ce que tout se passe très bien de manière à faire honneur aux invités.
Maëlle : Qu’est-ce qui est arrivé ? Il a maintenant l’air tout triste et vient parler tout bas à l’oreille de Marie.
Blanche : C’est la fin du repas. Il s’est tout à coup aperçu qu’il n’y avait plus de vin. Il le dit à Maire. Marie s’approche de Jésus et lui dit : “Ils n’ont plus de vin”. Et se tournant vers ceux qui servaient, elle leur dit : “Faites tout ce que mon Fils vous dira.” Les servants prennent six grandes unes de pierre.
Maëlle : Qu’est-ce qu’il y avait dans ces urnes ?
Blanche : Il y avait de l’eau, mais sans doute ces urnes étaient à peu près vides. Jésus les fait remplir toutes six jusqu’au bord et dit aux servants : “Puisez maintenant dans ces urnes et portez-en au maître d’hôtel.” Ils portent ce qu’ils ont puisé.
Mathias : Ce n’est plus de l’eau mais du vin.
Blanche : Et le vin est excellent. Ces pauvres gens de la noce ne sont guère habitués à en boire d’aussi bonne qualité. Aussitôt que le maître du festin a eu goûté de ce vin, il va trouver le maître de maison, qui ne sait sans doute pas que le vin a manqué, n’y comprend rien. Les serviteurs lui racontent alors ce qui s’est passé, et comment Jésus a répondu à la prière de Marie en faisant un miracle et en changeant l’eau en vin.
Mathias : Je comprends, Jésus a voulu montrer en changeant l’eau en vin qu’il était Dieu tout-puissant : Dieu seul peut changer l’eau en vin.
Blanche : Jésus a voulu aussi montrer qu’il exauce toujours les prières qui lui fait Marie, sa mère.
Maëlle : Quand j’aurai une faveur à demander à Dieu, je m’adresserai toujours à Maman et à Marie pour qu’elles la demandent pour moi.