7 Février 2025
Vierge et réformatrice de l’Ordre des Clarisses (1381–1447)
Le dimanche 13 janvier 1381, Robert Boëllet, charpentier de l’abbaye de Corbie, et sa femme, Marguerite Moyon, tous deux sexagénaires, voyaient comblés des vœux que leur âge semblait rendre insensés, et que leur foi seule avait fait adresser au ciel ; dans leur maison de la rue de la Chaussée, il n’y avait place que pour la joie et la reconnaissance. Dieu leur avait donné une fille, et on la rapportait de l’église où elle venait de recevoir au baptême le nom de Nicolette ou Colette, par reconnaissance envers saint Nicolas, évêque de Myre, à la puissante intercession de qui ses parents avaient demandé la réalisation de leurs désirs.
Enfance mortifiée,
Dès les premiers signes de sa petite intelligence, l’enfant leur donnait tous les motifs de la joie la plus pure. Ses premiers actes sont de prier et d’aimer le prochain. Sa mère la fait participer à sa pieuse coutume de méditer chaque jour la Passion du Sauveur ; son père lui inculque les habitudes charitables qui le rendent particulièrement recommandable. Et bientôt l’on voit que Dieu prépare cette enfant pour de grandes choses. A neuf ans, elle reçoit de Dieu révélation pleine et entière de l’esprit de l’Ordre séraphique ; dès lors, elle unit la plus délicieuse innocence à la plus dure pénitence : elle se ceint les reins de cordes grossières, glisse en secret dans son lit des branches d’arbres, et même, si elle peut, dort sur le plancher.