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Culte d'Aton

Le culte d'Aton a été instauré par le pharaon Akhénaton en Égypte au XIVe siècle avant notre ère.
Aton désigne « le disque » solaire ou lunaire. Il occupe une place à part dans le panthéon égyptien. A  l’époque amarnienne Aton ne se manifeste que sous l’apparence d’un disque solaire dont les quatorze rayons constituent des bras terminés par des mains qui viennent effleurer le pharaon (Akhenaton) et la reine (Néfertiti) accomplissant le culte.
Son culte au cours des Ages :  
Sous l’Ancien Empire Aton désignait déjà le disque solaire mais ce n’est qu’au Nouvel Empire sous le règne de Thoutmosis IV (XVIIIème dynastie) que son culte fut instauré. Il ne supplanta les autres dieux égyptiens que sous le règne d’Aménophis IV qui entreprit une grande réforme religieuse visant à instaurer la primauté absolue d’Aton pour que le Disque solaire devienne le fondement de la nouvelle religion. Ainsi lui sont destinées plusieurs hymnes poétiques dont le plus célèbre est : Le grand hymne à Aton, voici un extrait :
« Splendide est ton lever à l’horizon du ciel. O vivant Aton, créateur de toute vie ! Quand tu t’es levé dans le ciel d’Orient, tu emplis toute terre de ta beauté. Tu es beau, tu est grand, tu rayonnes au-dessus de la terre ; tes rayons embrassent toutes les contrées, autant que tu en as créées… ».
Akhenaton créa une nouvelle ville AKHETATON (l’Horizon d’Aton) dédiée à la splendeur d’Aton dont il fera sa capitale et où il s’installera avec Néfertiti, l’épouse royale.
A la mort d’Akhenaton, ses successeurs abandonnèrent la ville pour regagner Thèbes. Le culte d’Aton fut interdit et celui d’Amon rétablit.
Le culte d’Aton ne dura que quelques années et la ville qui fut érigée en son  honneur et au nom de la grandeur d’Aton (Akhenaton) fut laissée à l’abandon par les successeurs d’Akhenaton qui tentèrent d’effacer toutes traces du règne de ce pharaon hérétique et du culte d’Aton.   
Le dieu Aton est unique pendant le règne d’Akhenaton, première ébauche d’une religion monothéiste. Il est vénéré en plein jour. Les cérémonies se faisaient sous l’éclat du soleil. Seul le pharaon et la reine pouvaient adorer Aton ouvertement, les fidèles quant à eux devaient vénérer Akhenaton comme un dieu vivant : le roi était le représentant d’Aton sur terre. Malheureusement, on ne sait que peu de choses sur le culte d’Aton. On célébrait  « l’ouverture de l’année », la «naissance d’Aton », la « fête d’Aton », la « fête d’éternité » mais ces fêtes restent rares comparées aux autres fêtes traditionnelles car dans cette religion polythéiste chaque dieu avait sa fête majeure et certains dieux comme Osiris étaient célébrés dans toute l’Egypte. Lors de ces fêtes les statues des Dieux sortaient des temples et c’était l’occasion pour le peuple de voir les divinités. Les fêtes amarniennes quant à elles ne sont plus destinées à marquer l’apparition de la divinité, mais plutôt destinées à commémorer un événement de la vie quotidienne du roi en relation avec Aton.
Le culte d'Aton a été instauré par le pharaon Akhénaton en Égypte au XIVe siècle avant notre ère. Amenhotep III le bâtisseur donna à Aton un rôle prédominant durant son règne, mais c'est son fils,
Amenhotep IV, qui fera de la personnification du disque solaire, Aton, le dieu unique de l'Égypte. Amenhotep  IV prendra  alors  le  nom  d'Akhénaton,  littéralement  celui  qui  est  utile  à Aton,  et transformera le grand temple du dieu Amon-Rê à Karnak en lui adjoignant à son orient tout un complexe cultuel dédié au disque. En l'an V de son règne il construira et lui consacrera une nouvelle capitale : Akhetaton, l'Horizon d'Aton, (Tell el-Amarna en arabe), ce qui ne cesse de marquer les esprits tant on peut percevoir par cette fondation l'orientation décisive que le jeune souverain donne au culte solaire.
Le culte d'Aton imposé par Akhénaton a souvent été présenté comme une « révolution religieuse » dont la portée réelle est désormais discutée1. Aton, « père et mère de toute création », est un dieu unique (à l'époque, le polythéisme est de rigueur dans tout le monde connu) et universel (il ne limite pas ses bienfaits à l'Égypte).
Autrefois représenté sous les traits d'une divinité à tête de faucon surmontée du disque solaire (en tout  point  semblable  aux  représentations  du  dieu  Rê), Aton  sera,  sous  le  règne  d'Akhénaton, représenté sous la forme d'un disque solaire, dont les rayons terminés par des mains, tendent la clef de vie Ânkh aux humains et à toute la création.
Symbolisé dans ce soleil dont les rayons transmettent la vie sur terre, Aton n'a pas d'autres formes tangibles que celle visible du disque solaire qui chaque jour rayonne dans le ciel. Il ne pouvait donc être représenté par une image sculptée ou encore une idole. En théorie, les fidèles n'ont pas besoin de prêtres pour faire l'intermédiaire entre eux et le dieu, puisque chacun peut s'adresser à l'astre pour adorer Aton. Néanmoins, le commun des mortels ne peut pas réellement comprendre l'essence d'Aton : le pharaon devient intermédiaire entre le Dieu et le peuple, et le fidèle prie un autel contenant une image du roi, par deux principales prières, qui sont réputées avoir été inspirées par le roi lui-même, répétant là ce que seuls les grands prêtres officiaient auparavant par délégation directe de Pharaon dans le secret des sanctuaires. [réf. nécessaire]
Fragilité du culte d'Aton
Il faut nuancer cette révolution conceptuelle de la divinité en précisant que le roi n'abolit pas le système théologique basé sur une divinité solaire qui depuis l'Ancien Empire jusqu'à lui rayonnait déjà sur l'ensemble des cultes du pays. En témoignent les nombreux syncrétismes associant Rê à une divinité majeure d'un nome, autant de tentatives précédentes de l'universalité du culte solaire qu'Akhénaton sublimera de manière certes magistrale et pour le coup exclusive.
Il est attesté par exemple qu'au début de la fondation d'Akhetaton le roi y fait « transférer » le culte du taureau sacré d'Héliopolis, Mnévis pour lequel une sépulture aurait été aménagée au cœur de la nécropole située à l'est de la nouvelle capitale solaire.
Ce culte de l'hypostase vivante du dieu qui était le pendant depuis des générations de la personnification divine à l'instar de Pharaon lui-même, ne fut donc pas banni mais réinclu dans la théologie atonienne dont les principaux rites ne devaient pas être étrangers à ceux pratiqués dans l'antique cité du dieu soleil. L'intercesseur entre Dieu-Aton et le peuple reste le roi lui-même mais Akhénaton s'approprie ce rôle de façon unique et innove en y associant à égalité sa grande épouse royale Néfertiti qui sera représentée également accomplissant les rites quotidiens au grand temple d'Aton à Akhetaton. Seul le couple royal est habilité à procéder aux rites sacrés et toutes les représentations de ce culte les associaient systématiquement. Toute prière à « Dieu » doit passer par les enfants du Soleil.
Enfin le culte d'Aton loin d'être rendu uniquement dans sa ville consacrée et royale se voit imposé dans les sanctuaires des divinités majeures du pays. Héliopolis en premier lieu où des vestiges d'un monuments dédié au disque ont été retrouvés, Karnak donc, où l'éclat du culte solaire éclipse le dieu caché Amon. Mais on peut également citer Memphis où certains vestiges donnent le nom du temple d'Aton de la cité du dieu Ptah autre démiurge qui par son aspect chtonien était étranger à la théologie solaire. Il fut élevé à l'est du temple de l'antique divinité memphite.
Considéré comme le créateur du monde au même titre que Amon-Rê, Aton se heurta alors aux puissants clergés traditionalistes dépossédés de leurs prérogatives cultuelles et ne put s'imposer que grâce à l'autorité d'Akhénaton qui interdit le culte des anciens dieux et retira notamment aux prêtres d'Amon le pouvoir et les richesses qu'ils avaient accumulés. À la mort d'Akhénaton (ou au plus tard sous le règne du jeune Toutânkhamon), le culte d'Aton retourne dans l'oubli et le culte d'Amon est rétabli. La ville d'Akhetaton est abandonnée et la cour retourne à Thèbes.
En 1939, Sigmund Freud s'intéresse au pharaon dans L’homme Moïse et la religion monothéiste, mais même ses disciples préfèrent classer dans le genre romanesque ou ésotérique3,4 cet ouvrage à la rédaction duquel il travailla longtemps (débuté vers 1910 et publié à sa mort). Dans cet ouvrage, Freud soutient que le culte d'Aton serait à l'origine du judaïsme qui lui emprunterait beaucoup de ses concepts et qui aurait vu le jour dans la population juive d'Égypte moins d'un siècle plus tard, ce qui est chronologiquement incohérent. À la suite de Freud, on a longtemps voulu y puiser l'origine du monothéisme biblique, ce qui est contesté par les historiens actuels5 : le monothéisme juif n'apparaît que huit siècles plus tard et ne revêt sa forme exclusive actuelle qu'au cours du VIe siècle av. J.-C.6, au retour du peuple juif de l'exil de Babylone.

LA RÉFORME MONOTHÉISTE D'AKHÉNATON

Ménophis IV (1364-1347) a procédé dès  le début  de  son  règne  à une réforme religieuse d'envergure. Le  dieu Amôn, protecteur de la dynastie, avait retiré un grand  prestige  des  victoires  des  pharaons précédents.  Le  clergé  d'Amon  s'en était  trouvé  enrichi  et  avait  atteint  une  puissance  politique  considérable.  Pour   s'en affranchir, Aménophis IV choisit une autre référence théologique : le dieu Atôn, le disque solaire,  dont  il  fait  la divinité  suprême,  tandis que lui-même adopte un nom nouveau : Akhén-Atôn , "Agréable à Atôn ".

Le    centre    cultuel      (aujourd'hui   Tell   El- Amarna, à mi-chemin entre Thèbes et le Delta) devient la nouvelle capitale de l'empire. La persécution s'abat sur Amôn, son culte et son clergé.  L'hymne célèbre  composé  par  Akhé- natôn  pour  son dieu regroupe les éléments du credo  atonien :  le dieu Atôn, source  de  vie, créateur et  providence, n'est  pas  seulement le dieu de l'Egypte mais celui de tous les peuples. Par   ailleurs,   la   religion   d'Atôn  se   voulait relation directe avec le dieu. En conséquence, on  cherchait  à  réduire  le  plus  possible  tout intermédiaire  :  culte  simplifié,  représentations limitées du dieu.

La famille royale en adoration devant Aton
Calcaire, Musée archéologique du Caire

On n'a pas manqué de rapprocher ces caractéristiques de la religion d'Israël centrée sur un Dieu unique, et de voir dans  l'entreprise d'Akhénatôn  une première tentative de monothéisme, reprise par Moïse. C'était sans doute  aller trop vite en besogne. L'impact de la réforme fut quasiment nul et l'ère atonienne ne sera qu'une brève parenthèse, puisque le successeur d'Akhénatôn reviendra rapidement au dieu Amôn, délaissera la capitale inachevée pour rejoindre Thèbes, et prendra le nom de Toutankhamôn.

Tell El-Amarna, reconstitution du quartier d'habitation.

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