Le retour de Jacob

Mais Laban devint jaloux de la prospérité de son neveu et il cherchait à lui nuire en toute occasion. C’est pourquoi Dieu dit à Jacob : « Retourne dans le pays de tes pères ; je serai avec toi. » Jacob, profitant de l’absence de son oncle, partit aussitôt avec tout ce qu’il possédait.
Arrivé près du Jourdain, frontière du pays de Chanaan, il envoya des messagers vers Esaü pour lui demander la paix. Les messagers revinrent bientôt et lui dirent : « Esaü arrive à votre rencontre avec 400 hommes. » Jacob, saisi de frayeur, fit au Seigneur cette ardente prière : « Dieu d’Abraham et d’Isaac ! Je suis indigne de vos miséricordes. Mais souvenez-vous que vous avez promis de multiplier ma race ; daigne nous défendre contre la fureur d’Esaü. »
Or, le lendemain matin, un ange vint le rassurer de cette sorte. Il lui apparut sous une forme humaine et, lui barrant le chemin, il l’arrêta. Jacob ignorant qui c’était, lutta contre lui jusqu’au lever du soleil. Alors, l’ange lui dit : « Comment t’appelles-tu ? « Je me nomme Jacob. » « Désormais, reprit le céleste lutteur, tu ne t’appelleras plus Jacob, mais Israël (fort contre Dieu) ; et si tu est fort contre Dieu, que peut-tu craindre des hommes ? » Et l’ange disparut.
Quelques instants après, Jacob vit arriver Esaü avec son armée. Rassuré par la promesse de l’ange, il ne songea plus à fuir ; il s’avança vers son frère et se prosterna sept fois pour lui faire honneur.
Essaü, vaincu par cet acte d’humilité de Jacob, courut vert lui et l’embrassa en versant des larmes de joie.
Ensuite, ils se séparèrent. Esaü regagna les montagnes de l’Idumée, et Jacob, continuant sa route vers la vallée de Mambré, arriva brusquement chez son vieux père Isaac, qui le reçut avec la plus vive allégresse. Ils eurent le bonheur de vivre encore 11 ans ensemble et Isaac mourut à l’âge de 180 ans. Il fut enseveli dans la caverne où reposaient déjà Sara et Abraham.
Redoutons-nous un malheur ou la colère d’un méchant ? Prions Dieu avec confiance : tous les événements comme le coeur des hommes se trouvent dans sa main. Y a-t-il autour de nous une personne qui nous est chère et qui marche dans une mauvaise voie ? Prions, prions, la prière et la grâce de Dieu font des miracles. Quoi qu’il en soit, ayons toujours de bons procédés, même à l’égard des méchants, essayons de pieuses industries pour toucher le malheureux fautif. Il faut peu de chose pour toucher et convertir le coeur humain, comme il faut peu de chose pour l’aigrir et le rendre mauvais.