Jésus et la Samaritaine

Maëlle : Qu’est-ce que c’est que la Samaritaine ?
Mathias : La Samaritaine était une femme qui habitait le pays appelé la Samarie.
Blanche : Pour aller en Galilée, Jésus passe cette fois par le pays qu’on appelait la Samarie. Il arrive, après avoir marché toute une matinée et peut-être une partie de la nuit, à la ville principale de la Samarie nommée Sichem, tout près des champs que le patriarche Jacob avait donnés à son fils Joseph. Là était le puits de Jacob. Jésus est bien fatigué. Il s’assied sur le bord du puits pour se reposer pendant que ses disciples vont à la ville acheter quelque chose à manger. C’est la sixième heure.
Maëlle : Six heure du matin ?
Blanche : Cela veut dire midi : les Juifs ne faisaient pas commencer la journée comme nous à minuit mais précisément à six heures du matin. Ce qui fait que la sixième heure chez les Juifs fait midi chez nous : six et six…
Mathias : Font douze… douze heures ou midi.
Blanche : Une femme de Samarie vient chercher de l’eau avec sa cruche. Cette Samaritaine est une pécheresse et Jésus veut la convertir.
Maëlle : Qu’est-ce que c’est qu’une pécheresse et qu’est-ce que cela veut dire : convertir ?
Mathias : Une pécheresse, c’est le féminin de pécheur : une femme qui a commis beaucoup de péchés et qui n’a pas demandé encore pardon à Dieu. Il n’y a pas que les hommes qui commettent de gros péchés. Les femmes aussi.
Blanche : Convertir un pécheur, une pécheresse, c’est lui faire demander et obtenir le pardon de Dieu.
Maëlle : Comme quand nous avons désobéi à papa, vous nous faites demander pardon pour qu’il nous embrasse à nouveau.
Blanche : Jésus qui lit dans le coeur des pécheurs et qui sait tout puisqu’il est Dieu, raconte à la Samaritaine tout ce qu’elle a fait de mal sans qu’elle ait besoin de rien lui raconter.
Mathias : Alors elle n’a pas besoin de faire sa confession puisque c’est Jésus qui la fait pour elle.
Blanche : Oui, mais elle reconnaît que tout ce que Jésus a dit est vrai, et elle sent au fond du coeur un vrai repentir. Jésus n’aurait pas pu lui pardonner si elle n’avait pas regretté ses péchés.
Mathias : Je sais, pour être pardonné – même de ses plus petits péchés – il faut toujours avoir la contribution d’un prêtre.
Blanche : Mais, mes enfants, Jésus fait à la Samaritaine une autre leçon non moins nécessaire. Il lui apprend ce qu’est la grâce.
Mathias : Comment cela ? Jésus n’a pas parlé de grâce.
Blanche : Que dit Jésus quand la Samaritaine se présente avec sa cruche pour puiser de l’eau ?
Mathias : Donne-moi à boire.
Blanche : La Samaritaine est étonnée de cette demande. Mais Jésus reprend : 
Mathias : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu lui aurais demandé toi aussi à boire et il t’aurait donné de l’eau de vie… L’eau que je donnerai deviendra une source qui jaillit jusqu’à la vie éternelle. »
Blanche : Ecoutez bien. Jésus s’est servi d’une comparaison. A quoi sert l’eau ?
Maëlle : A boire quand on a bien soif.
Blanche : Tous les hommes ont soif du bonheur. Dieu seul peut leur donner le vrai bonheur, le bonheur du Paradis. C’est ce que Jésus veut dire quand il parle à la Samaritaine d’une eau qui ne sort pas de la terre comme celle du puits de Jacob, mais qui sort de son coeur et qui nous aide à arriver à la vie éternelle. Cette eau, c’est la grâce sanctifiante qui fait de nous les enfants de Dieu, les amis de Dieu et qui nous donne droit à l’héritage du Ciel. Jésus n’a pas de meilleur cadeau à faire aux pécheurs. La Samaritaine l’a bien compris.
Mathias : Alors, Grand-mère, on peut dire que la grâce sort du Coeur de Jésus comme l’eau sort de la source.
Blanche : Si tu veux… C’est très juste.
Mathias : Et que cette eau de la grâce est donnée par Jésus pour effacer la tache du péché.
Blanche : Si tu veux encore… C’est juste.
Mathias : Et qu’on n’a plus soif de bonheur quand Jésus nous a donné la grâce.
Blanche : Jésus a bien dit à la Samaritaine en parlant de la grâce : Celui qui boira de cette eau qui vient du Ciel et qui mène au Ciel n’aura plus soif. Mais, fais bien attention, Jésus ajoute : Cette eau, c’est-à-dire la grâce, doit devenir une source qui jaillit pour la vie éternelle. Pourrais- tu puiser de l’eau à une source qui serait tarie.
Mathias : Certainement non : elle n’aurait plus d’eau à donner.
Blanche : Jésus en nous donnant la grâce veut que notre coeur ne la perde pas par le péché. Il ressemblerait alors à une source tarie. Voilà pourquoi, mes enfants, il faut garder votre coeur bien pur comme les sources d’eau qui jaillissent des montagnes.
Maëlle : Qu’est devenue la Samaritaine ? A-t-elle remercié Jésus ?
Blanche : Elle laissa sa cruche, elle s’en alla à la ville et dit à tous ceux qu’elle rencontrait : « Venez voir quelqu’un qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Est-ce que ce ne serait pas le Christ ? » Et beaucoup de Samaritains entraînés par elle vinrent voir Jésus et après dirent : « Nous aussi nous l’avons entendu et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »