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La révolte des Maccabées

Elle ne date pas d’hier : elle a eu lieu près de deux siècles auparavant, au temps où les Grecs occupaient la Palestine, mais elle est exemplaire.

Les monarques d’origine grecque se croyaient tout permis et pratiquaient l’hellénisation forcée : installation de gymnases par-ci, célébration de fête païennes par-là.

En –167 le roi Antiochos IV décide de frapper un grand coup : il abolit la loi de Moïse et entreprend l’élimination des pratiques et des institutions du Judaïsme.

La circoncision fut interdite, le sabbat supprimé et le Temple de Jérusalem consacré à Zeus.

La révolte des Juifs éclata l’année suivante à Modin. Des sacrifices contraires aux règles juives devant y être célébrés, un prêtre, Mattathias, n’hésita pas à tuer de sa main un envoyé du roi et s’enfuit dans les montagnes avec ses fils.

L’un deux, Judas Maccabée prendra la tête du mouvement de résistance au roi Antiochos et ne tardera pas à remporter victoire.

Ce furent d’abord d’audacieux coups de main. Les Juifs fervents qui l’avaient rejoint, commencèrent par multiplier les expéditions punitives contre ceux qui participaient à des cérémonies païennes. On en vint bientôt aux véritables batailles. Puis c’est l’armistice : Lysias, régent d’Antiochos, battu à Bethsour par Judas, rétablit le culte institué par Moïse et rend le Temple aux Juifs en –164.

Mais la paix reste incertaine : les Juifs ont obtenu la liberté religieuse mais ils doivent aussi supporter les pratiques religieuses des païens qui sont toujours maîtres du pays. Sans arrêt, des bataille éclatent qui tournent presque toujours à l’avantage de Judas, décidément invincible. Jusqu’au jour où il trouve la mort, près de Bereth. Un autre Maccabée, Jonathan, lui succède aussitôt. Il commencera comme son frère : en s’imposant par les armes, mais bien vite il en viendra à une autre politique. Tantôt allié du roi qui est à présent Démétrius Ier, tantôt s’opposant à lui, il travaillera méthodiquement à reconstituer le royaume de David et de Salomon. Lui aussi mourra de mort violente, mais pas au combat : il sera traitreusement assassiné par un haut dignitaire de la Cour. Un autre Maccabée, Simon poursuivra son oeuvre et la mènera à bien.

Les Zélotes d’aujourd’hui sont comme les troupes de Judas Maccabée d’hier : ils savent quel est leur ennemi – Le Romain a remplacé le Grec, mais ils ignorent encore qui peut devenir leur chef.  

L'antisémitisme

Les Grecs découvrirent les Juifs avec les conquêtes d'Alexandre, au IVème siècle avent J.-C. et les Romains au 1er siècle, avec l'expédition de Pompée. Les uns comme les autres furent exaspérés et déconcertés par l'intransigeance religieuse des Juifs. D'où la violence de ces jugements, imprégnés d'un racisme sans nuances :

Pour les Grecs Posidonios (-135,-50) : Seule de toutes les nations, la nation juive refuse d'avoir aucun rapport social avec les autres peuples et les considère tous comme des ennemis.
Plutarque (46-120) : les Juifs célèbrent une fête où l'on porte des branches de figuier et des thyrses. Les porteurs de thyrse entrent dans le Temple. Qu'y font-ils? On l'ignore, mais vraisemblablement, ils se livrent à quelque bachanale.
Apion (1er siècle ap. J.-C. : quand un voyageur grec passe par chez eux, les Juifs s'emparent de lui, l'engraissent pendant un an. Après quoi ils le conduisent dans une forêt, où ils l'immolent en sacrifice.

Pour les Romains  Sénéque : Les pratiques de cette nation scérérate ont si bien prévalu qu'elles sont reçues dan tout l'univers.
Juvénal : Le prosélyte se fait bientôt circocire. Elevé dans le mépris des lois romaines, il n'apprend, n'observe, nerévère que la loi judaïque : ne pas montrer la route au voyageur qui ne pratique point les mêmes cérémonies; n'indiquer la fontaine qu'au seul circoncis.
Tacite : Entre eux ils sont d'une loyauté absolue, toujours prêts à se porter secours, mais envers le reste du genre humain, ils sont hostiles et haineux. Ne faisant avec eux ni table ni chambre commune. Ces gens extrêmement portés aux passions sexuelles s'abstiennent de rapport aec les étrangères, mais se permettent tout entre eux.

L'armée de l'ombre

Les zélotes, résistants juifs ultra nationalistes, ne se recrutent évidemment pas chez les nantis, qui préfèrent s'arranger avec l'occupant romain. Refusant tout compromis avec les Romains, ils suscitent des troubles à Jérusalem pendant les pèlerinages. Plus tard, ils seront l'âme de la résistance lors des deux grandes révoltes de 66-70 et de 131-135. Après le sac de Jérusalem en 70, les rescapés se réfugient dans les forteresses hérodiennes de la mer Morte : Hérodium, Machéronte, Massada. Dans cette dernière place, c'est Eléazar ben Jaïr, petit fils de Judas le Galiléen, qui les commande. Encerclés par 8 000 Romains, ils refuseront jusqu'au bout de se rendre et s'entretueront jusqu'au dernier (16 avril 73). D'autres Zélotes ayant réussi à s'échapper de Palestine, gagnent l'Egypte et cherchent à soulever les colonies juives. En vain : leurs compatriotes préfèrent leur tranquillité et les massacrent. Sous Hadrien, en 131, la révolte renait quand l'empereur décide de reconstruire Jérusalem selon des plans romains. C'est-à-dire sacrilèges aux yeux des Juifs. Cette fois, la direction du mouvement est aux mains d'un héros authentique, que beaucoup, même parmi les rabbins, prennent pour le Messie, Simon bar Kokhebaa, dont le nom en hébreux, peut s'interpréter Le fils de l'Etoile. Restaurant un véritable Etat juif, il a même dû réaménager le Temple, puisqu'il y rétablit le Grand Prêtre et le culte. Des monnaies portent son nom et l'inscription "An I (ou II) de Liberté d'Israël." Il faudra quatre ans aux Romains pour reprendre en main le pays. Jérusalem ne tombe qu'en 134 : 580 000 morts dit un chroniqueur de l'époque. C'est à Béther, en 135, à 12 km au sud-ouest de la capitale, que sont écrasés les derniers éléments de résistance et que succombe Bar Kokheba.

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